La sécurisation de la frontière partagée par l'Algérie et la Tunisie, constitue une responsabilité commune incombant aux deux pays. L'instabilité régnant sur les régions se trouvant tout le long de la bande frontalière entre les deux pays est une situation propice au développement de toute sorte de criminalité, y compris le terrorisme. La Tunisie a fait appel à l'expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste, pour faire face à la montée de la menace sur son sol, principalement sur la bande frontalière partagée avec notre pays. Sur ce point, rappelons la déclaration, en novembre dernier, du ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, qui a affirmé «la disponibilité de l'Algérie à coopérer en matière de lutte antiterroriste et à mettre son expérience à la disposition des frères tunisiens», pour, a-t-il ajouté, «lutter ensemble contre le terrorisme». Pour le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, qui était en déplacement lundi à Sakiet Sidi Youssef (Tunisie), à une soixantaine de kilomètres de la frontière algérienne, «la coopération algéro-tunisienne puisait sa force de la profondeur des liens historiques et des valeurs culturelles issus de l'appartenance géographique et civilisationnelle commune». Evoquant les régions frontalières, notamment partagées avec la Tunisie, le ministre algérien de l'Intérieur dira, à propos de la coopération, que «celle-ci ne peut se faire qu'à travers la conjugaison des efforts pour réaliser le développement, garantir la sécurité et relever les défis, désormais priorités pressantes pour le développement des régions frontalières et la prise en charge des préoccupations de la population». Il est à préciser que la bande frontalière partagée avec notre voisin de l'est constitue une zone à haut risque, particulièrement du fait de la présence d'éléments terroristes sur les monts de Kasserine (côté tunisien). De plus, la région est confrontée à différents défis, que les deux pays sont obligés de relever ensemble, à savoir lutter contre les diverses formes de trafic d'armes et de drogue, le crime organisé, la violation des frontières. Dans ce sens, a expliqué M. Bedoui, il est important de mettre l'accent sur la nécessité de conjuguer les efforts par le biais de l'activation des mécanismes déjà existants, mais aussi la création d'autres visant à renforcer la lutte contre le crime transnational. Côté tunisien, les autorités du pays, bien que se trouvant dans une tourmente politico-sociale qui n'en finit pas, cinq ans après la révolution de 2011, affichent leur volonté d'aller de l'avant dans leur coopération avec l'Algérie. Sur ce plan, les deux ministres tunisiens de la Défense et de l'Intérieur, présents également à Sakiet Sidi Youssef, lundi dernier, ont affirmé «l'attachement de leur gouvernement à renforcer les contacts et la concertation avec l'Algérie autour de plusieurs questions communes et à promouvoir la coopération sur la bande frontalière pour mettre fin à certains fléaux sociaux graves, tels le terrorisme, la contrebande et le crime organisé». Il faut savoir que le pays (la Tunisie) se retrouve noyé, actuellement, semblant naviguer à vue en matière de lutte contre le terrorisme, en raison de l'inexistence d'une stratégie nationale de lutte antiterroriste. A cela s'ajoute le nombre important de jeunes, estimé à plus de six mille, dont 700 femmes, à avoir rejoint les rangs de groupes terroristes en Syrie, en Irak ou encore en Libye. Au niveau de la frontière, les armées des deux pays ont annoncé, à maintes reprises, la mise hors d'état de nuire et l'arrestation d'éléments terroristes. Ces opérations ont permis, de ce fait, de faire échouer des tentatives d'infiltration. Pour sa part, l'armée algérienne a déployé des moyens importants pour justement parer à ce type de menace du côté de sa frontière est avec la Tunisie. M. B.