Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a affirmé avant-hier, à l'issue de ses discussions avec le président de la République Abdelaziz Bouteflika, que l'Algérie et la Tunisie entretenaient une coopération réussie dans la lutte antiterroriste. En visite de fraternité à Alger, Essebsi a mis l'accent sur «davantage de coopération entre Alger et Tunis en matière de lutte antiterroriste». Selon lui, «l'Algérie avait adopté toutes les mesures nécessaires pour protéger les frontières. Les choses se passent comme il se doit». Côté tunisien, Essebsi assure que son pays a «réalisé d'importantes avancées» dans la lutte contre le phénomène. M. Essebsi a qualifié notamment d'historiques les relations entre les deux pays, réaffirmant que sa visite était une opportunité privilégiée et une occasion pour se concerter, échanger les vues et examiner la situation dans les deux pays. Le président tunisien a encore fait savoir que la rencontre a permis d'évoquer la situation régionale et internationale qui enregistre des mutations rapides et d'envergure. En effet, plusieurs questions d'ordre international d'intérêt commun, notamment dans la sous-région maghrébine et sahélienne, dans le monde arabe et en Afrique, ont été évoquées par les deux chefs d'Etat. La menace terroriste qui plane sur la région depuis 2011 a permis d'accroître la coopération sécuritaire et militaire, mais également l'échange de renseignement. Les relations entre Alger et Tunis sont devenues encore plus denses depuis que la Tunisie subit le terrorisme. Alger n'a d'ailleurs jamais ménagé ses efforts pour apporter aide et assistance aux Tunisiens. Cette visite intervient à un moment où la région et le monde arabe vivent sous des frappes terroristes de grande envergure, ce qui va manifestement pousser les deux Etats à entretenir des politiques sécuritaires communes. Les deux pays partagent des frontières communes avec la Libye en proie aux groupes terroristes activant et sévissant dans l'impunité, mais qui, surtout, sont bénéficiaires d'un arsenal militaire très avancé. Le retour massif des terroristes tunisiens et libyens, partis «combattre» en Irak et en Syrie, accroît le risque d'instabilité sécuritaire. Une situation qui est prise «très au sérieux» par les deux gouvernements. L'Algérie n'a cessé d'exprimer son entière solidarité avec le peuple tunisien, principalement après les attentats terroristes qui ont endeuillé Tunis (attaques terroristes de Ben Guerdan, du musé du Bardo et du complexe touristique de Sousse, l'assassinat d'activistes politiques..). Elle a toujours exprimé sa disponibilité à l'aider pour faire face au défi sécuritaire. Le partenariat commun en matière sécuritaire reste «un message fort» qui veut que «toute la région soit unie pour lutter contre le terrorisme». La coopération algéro-tunisienne dans la lutte antiterroriste est permanente. Il y a une unification des efforts pour vaincre ce phénomène. Le terrorisme fait sa propagande, usant de différentes méthodes, dont les attaques terroristes de grande ampleur. Alger et Tunis sont à l'heure de l'opérationnel sur le plan de la coopération militaire et de l'échange de renseignements. Il est temps de jauger les capacités opérationnelles des deux armées sur la bande frontalière. Il est nécessaire également de renforcer les dispositifs de contrôle et de surveillance. L'échange d'informations et de renseignements sur les personnes suspectes et/ou recherchées doit se faire en temps réel. Le partage de l'expérience acquise par l'armée algérienne avec la Tunisie portera ses fruits. Le ministre tunisien de la Défense avait récemment révélé que la Tunisie compte beaucoup sur l'Algérie pour la formation des unités spécialisées dans l'intervention et la lutte contre le crime organisé (drogue, armes, immigration clandestine, etc.), principale ressource financière des groupes terroristes. «L'Algérie a formé des élites spécialisées dans la lutte antiterroriste et la Tunisie s'inspire de l'expérience algérienne dans la lutte implacable contre les groupes armés», avait-il révélé.