Le chef du parti du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, a appelé, hier, à partir de la salle Atlas', à Alger, à la réouverture des frontières entre l'Algérie et le Maroc et de revenir au principe fondamental de l'Union Nord Africaine et l'Union maghrébine, telles qu'elles ont été perçues par nos aïeuls. Mohcine Belabbas, qui s'exprimait, hier, lors d'un meeting, à la salle Harcha', s'est dit convaincu que la réouverture des frontières avec nos voisins marocains aidera les deux pays et toute la région à booster l'Economie maghrébine, élever le niveau de la concurrence et nourrir les débats. Et de préciser qu'il faut, en cette conjoncture difficile, ouvrir ce chantier pour faire avorter la guerre des clans à laquelle s'adonnent les deux parties, qu'elles soient marocaines ou algériennes. Des clans qui tirent profit de cette situation et qui accaparent les richesses de leurs pays. Il a appelé, devant une salle archi- comble, à l'organisation d'une période de transition négociée et graduelle, une transition politique, environnementale et économique, ainsi que la dissolution, pure et simple, de la police politique. Le chef du RCD a plaidé pour plus de soutien aux minorités, et la nécessité de faire participer l'ensemble des Algériens, sans aucune discrimination, au processus de développement qu'il soit politique, économique, ou social. Il a plaidé en fait, pour un Etat unitaire régionalisé. Sans évoquer l'article 51 de la Constitution ou le mot binationaux, Belabbas , a affirmé que « l'Algérie appartient aux Algériens et à la Communauté algérienne vivant à l'étranger ». Les voix des militants du RCD résonnaient dans la salle Atlas', ils scandaient tantôt «y en a marre, y en marre de ce pouvoir», «pouvoir assassin», ainsi que « Algérie libre et démocratique » et parfois, ils répétaient « ni Oujda, ni DRS, l'essentiel, c'est l'Algérie». Mohcen Belabes, a rappelé les revendications principales de son parti, déjà connues, et qui résument, en fait, les principes du parti, à savoir : le respect des droits de l'Homme et la promotion des droits de la femme et l'Amazighité, la citoyenneté et la laïcité, l'économie de marché, les libertés individuelles et politiques. Le RCD revendique, également, la dissolution de la police politique et l'installation d'une commission indépendante de gestion des élections, une revendication réclamée par tous les partis de l'opposition. « Le courage de dire et la force d'agir » restent un moyen et un objectif, en cette période, et sur ce qu'on doit faire pour un nouveau départ, conclut le chef du RCD.