L'Algérie fait partie des pays vulnérables face aux séismes. Phénomènes qui frappent le Nord durement soumis aux contraintes des mouvements inéluctables de la Terre. Cela est dû à la dynamique brutale des plaques tectoniques de la croûte terrestre qui accumulent parfois de formidables énergies et qui brutalement cèdent. C'est ce qui s'est produit à plusieurs reprises dans la région de Hammam Melouane qui tremble régulièrement depuis 2013. La plus grande partie du Nord est donc l'objet de telles activités. Là, les plaques qui portent l'Afrique, l'Europe et l'Asie s'affrontent depuis des millions d'années, rétrécissant inexorablement l'espace occupé par la Méditerranée. Au Maghreb, l'Algérie, qui est portée par la plaque africaine en remontée lente (6 mm par an) vers le Nord-ouest, est la région la plus affectée. Ce qui a généré un système complexe de failles orienté Est-Ouest situé sur la partie côtière et montagneuse, notamment dans l'Atlas Tellien, avec un potentiel sismogène assez fort. Notre pays, qui a créé depuis 1980 une organisation de surveillance et de gestion des catastrophes naturelles, doit mieux développer ses capacités de réduction des calamités naturelles et mettre en place un système plus efficace de défense. La singularité de sa géographie et de son économie politique le lui impose. On le sait donc, l'Algérie se situe sur la plaque Afrique en perpétuelle collision avec la plaque Eurasie. Sa sismicité est localisée sur la frange nord du pays formée par quatre domaines morpho-structuraux : L'Atlas Tellien, les Hauts-Plateaux, l'Atlas Saharien et la partie nord de la plateforme saharienne, la moins sujette à l'instabilité tectonique. La fréquence et la magnitude de la sismicité est importante sur l'Atlas Tellien, mais s'atténue si on se dirige vers le Sud. Des secousses modérées sont tout de même enregistrées dans l'Atlas Saharien et la partie nord de la plateforme saharienne, comme par exemple les séismes à Djelfa et Aïn Sefra les 9 janvier et 14 décembre 2007. La sismicité de l'Algérie est globalement caractérisée par des tremblements superficiels, activité généralement marquée par des séismes faibles à modérés. Toutefois, des séismes forts se sont produits dans l'Atlas Tellien, tels celui d'El Asnam du 10 octobre 1980, un séisme majeur de 7,3 et le séisme fort de Boumerdès du 21 mai 2003 (6,8). Au cours de l'histoire, plusieurs de ces séismes importants ont été recensés. Entre autres, Sétif (419) comme le premier séisme historique connu. Puis Alger en 1365 et 1716 où la ville a été inondée et détruite en partie. Oran en 1790 et Gouraya en 1891. Dans une période plus récente, les séismes d'Orléansville du 9 septembre 1954, d'El Asnam du 10 octobre 1980, de Constantine du 27 octobre 1985, de Tipasa du 29 octobre 1989, de Mascara du 17 août 1994, d'Alger du 4 septembre 1996, de Aïn Témouchent du 22 décembre 1999 et de Beni Ouartilane du 10 novembre 2000, et celui de Boumerdès du 21 mai 2003 et plus tard celui de Sidi Bel Abbès en 2009. L'étude de cette sismicité historique et contemporaine a permis d'élaborer les différents catalogues nationaux de sismicité. Ceux de Roussel, Benhallou, Mokrane, Bennouar, Boudiaf et Yelles, mais aussi différentes cartes de sismicité de type «Intensité Maximale», à savoir Bockel, Roussel, Bezzeghoud et Hamdache. D'autre part, l'étude de quelques séismes récents a permis de mieux savoir qu'ils sont générés généralement par des plis, plis-failles ou failles inverses de direction NNE-SSW. Les séismes algériens sont d'autre part superficiels, au sens d'être relativement plus proches de la surface et ne dépassant pas en profondeur les 15-20 premiers kilomètres. Ce qui les rend plus dangereux et perceptibles par la population. Consciente de sa forte exposition aux risques et de ses croissantes vulnérabilités, l'Algérie a démontré depuis les années 1980 son engagement en planifiant des actions en faveur d'une plus grande résilience aux catastrophes naturelles. Elle a consolidé ses capacités de réponse et de recouvrement, adoptant en 1985 un code de construction parasismique national et un plan de réduction et de gestion des catastrophes. A partir de 1987 elle a développé aussi des possibilités techniques pour le développement et la diffusion des connaissances sismiques, ainsi que pour la surveillance et la recherche appliquée. Avec le concours du Pnud, elle a également lancé le premier projet de GRC, gestion de risque de catastrophe, en mettant l'accent sur le développement des capacités locales et le savoir-faire technique pour la RRC, la Réduction du risque catastrophe, dans 19 wilayas. Dans une étude de 2012 sur la RRC et sur ses bonnes pratiques, l'ONU avait noté que l'Algérie a renforcé ses capacités de préparation, de réponse et de recouvrement, et mis en œuvre une vision nationale scientifique et technique pour la RRC. De même qu'elle a adopté une logique économique solide pour l'intégration de la RRC dans l'agenda de développement durable au niveau local. Et tout en soulignant que beaucoup reste à faire, notamment en matière de développement des capacités locales et de la société civile, l'ONU s'est félicité de la création en 2012 d'une Délégation nationale aux risques majeurs. Reste à adopter totalement l'approche multisectorielle en mettant en œuvre des stratégies politiques et des programmes de la RRC exhaustifs et parfaitement intégrés. Avec précisément la mise en application concrète des décrets et ordonnances publiées. Pour renforcer encore la résilience nationale. N. K.