La visite du Secrétaire général des Nations unies (ONU), Ban Ki-moon, dans la région nord-africaine est un message politique et diplomatique fort contre la position du Maroc sur la question pour l'autodétermination du Sahara occidental. Dans sa frénésie habituelle, le Maroc s'est dressé contre la venue dans la région de Ban Ki-moon, annoncée pour fin février courant. L'Envoyé spécial du SG de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, s'est vu refusé par les autorités marocaines l'accès aux territoires occupés du Sahara occidental, fin 2015. S'en est suivi un affrontement diplomatique au niveau des Nations unies qui n'était pas des moindres, rappelons-le. Jeudi dernier, Christopher Ross est arrivé dans les camps de réfugiés sahraouis. Cette visite, a-t-on indiqué, intervient dans le cadre de la préparation du rapport du Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental. L'Envoyé personnel Ross a pu s'entretenir avec les responsables du Front Polisario, et saisi l'occasion pour préparer la venue du SG des Nations unies. En novembre dernier, Christopher Ross était dans la région pour tenter de relancer les négociations entre le Front Polisario et le Maroc. Il a été reçu, dans la foulée, par le président de la République Abdelaziz Bouteflika. L'Algérie étant un pays observateur tout comme la Mauritanie. Rappelons que le roi du Maroc s'en est pris violemment à l'Algérie durant son discours, en novembre passé et que Ross s'est vu annoncé son interdiction de se rendre dans la capitale occupée du Sahara occidental. Quelques jours après cette annonce, le porte-parole de l'ONU réagit en affirmant que «Ross a le droit de se rendre au Sahara occidental». Les Américains, bien connus pour leur double langage, gardent la posture diplomatique requise en la matière pour éviter de fâcher qui que ce soit, surtout pas les Marocains. En effet, dans son communiqué annonçant le déplacement d'une délégation de responsables américains aux camps de réfugiés, la semaine dernière, l'ambassade US précise que «les Etats-Unis maintiennent leur ferme soutien au processus de négociation mené par l'ONU, qui vise à parvenir à une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». En l'état de blocage où en sont les négociations entre les deux parties, la direction sahraouie s'est dite prête à revoir l'ensemble de sa vision stratégique en cas d'échec du processus de règlement pacifique. C'est le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies, Ahmed Boukhari, qui l'a affirmé, dans un entretien accordé à l'agence APS, en novembre dernier. Il a ajouté qu'en cas d'obstination du Maroc à bloquer toute issue pacifique, la direction sahraouie réviserait sa vision stratégique pour atteindre, ainsi, son objectif qui est l'indépendance. Selon lui, le principal obstacle entravant la relance des négociations entre les deux parties, «demeure l'obstination de la partie marocaine qui avait catégoriquement refusé l'idée des négociations». Rappelons que depuis vingt-quatre longues années, le peuple sahraoui attend la mise en application des closes qui sont contenues dans l'accord de cessez-le-feu. Ce dernier stipule l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental occupé. M. B.