La pression s'accentue sur le président sud-africain, Jacob Zuma, visé par une nouvelle motion de défiance au Parlement et par la réouverture possible de poursuites dans une vieille affaire de corruption, au moment où l'unité de son parti derrière lui semble se fissurer. Le Parlement sud-africain doit se prononcer sur une motion de censure à l'initiative de l'Alliance démocratique (DA), le principal parti d'opposition, pour destituer le président Zuma, en raison de «sa dangereuse gestion de l'économie». La pression s'accentue sur le président sud-africain, Jacob Zuma, visé par une nouvelle motion de défiance au Parlement et par la réouverture possible de poursuites dans une vieille affaire de corruption, au moment où l'unité de son parti derrière lui semble se fissurer. Le Parlement sud-africain doit se prononcer sur une motion de censure à l'initiative de l'Alliance démocratique (DA), le principal parti d'opposition, pour destituer le président Zuma, en raison de «sa dangereuse gestion de l'économie». La dernière motion de ce type remonte à septembre et avait été rejetée par le Parlement où le parti présidentiel, le Congrès national africain (ANC), est largement majoritaire avec 62% des sièges. Le président Zuma est particulièrement dans le collimateur de l'opposition depuis sa décision brutale en décembre de remplacer son ministre des Finances, le respecté Nhlanhla Nene, par un député inexpérimenté, David van Rooyen, un changement qui avait fait chuter la devise sud-africaine. Face à l'affolement des marchés, Jacob Zuma avait été contraint de nommer Pravin Gordhan, qui avait déjà occupé ce poste de 2009 à 2014. En quatre jours, l'Afrique du Sud avait connu trois ministres des Finances. Malmené sur le terrain politique, le Président sud-africain est également inquiété par la justice et une affaire de corruption qui l'embarrasse depuis près de dix ans pourrait également le rattraper. Inculpé pour corruption, racket et fraude fiscale en décembre 2007, quelques jours seulement après avoir ravi la tête de l'ANC, Jacob Zuma était soupçonné d'avoir sollicité des pots-de-vin pour l'attribution d'un marché public d'armement de plusieurs millions de dollars. Il attend également une décision de la Cour constitutionnelle qui doit indiquer prochainement s'il doit ou non rembourser une partie des 246 millions de rands d'argent public (20 millions d'euros de l'époque) utilisés pour rénover sa résidence privée de Nkandla. Un scandale qui empoissonne sa présidence. Longtemps présenté comme un homme de réseaux et fin négociateur, Jacob Zuma apparaît aujourd'hui fragilisé comme jamais. Et l'union sacrée au sein de l'ANC derrière le Président semble moins d'actualité depuis quelques mois. La semaine dernière, des dissensions sont apparues entre l'ANC et le président Zuma sur le soutien apporté au ministre des Finances Pravin Gordhan, qui s'est plaint d'avoir reçu des «intimidations» de la part des Hawks, l'unité d'élite de la police. Le puissant secrétaire général de l'ANC, Gwede Mantashe, a immédiatement assuré le ministre du «total soutien du parti», regrettant des «initiatives qui visent à saper son travail». Dans une position délicate, le président a dû se fendre d'un communiqué pour assurer qu'il n'était pas en guerre avec son ministre des Finances. L'ANC devra affronter cette année le verdict des urnes avec les élections locales, où de grandes villes comme Port Elizabeth (sud) et Pretoria sont menacées par l'opposition.Le mandat de Jacob Zuma à la tête de l'Afrique du Sud doit s'achever en 2019, mais dès 2017, l'ANC élira un nouveau président pour le parti. R. I.