Noureddine Naït Mazi, ancien directeur général du quotidien national El Moudjahid et l'un des pères fondateurs de la presse algérienne après l'indépendance, décédé jeudi à Paris à l'âge de 81 ans, a été inhumé hier au cimetière d'EL Alia après la prière du dohr en présence d'une foule nombreuse. Les funérailles se sont déroulées dans une atmosphère pleine d'émotion. Parmi les présents on cite le ministre de la Communication, Hamid Grine, et le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, M. Mohammed Aissa, qui ont tenu à rendre un dernier hommage au défunt. Plusieurs personnalités et compagnons du défunt étaient également présents. L'émotion était visible sur les visages des personnes présentes, dont des membres de la famille du défunt. La dépouille du défunt a été recouverte du drapeau algérien, avant qu'elle ne soit transportée par des éléments de la Protection civile, les personnes présentes ont accompagnés le défunt jusqu'à sa dernière demeure. Le ministre de la Communication M. Grine a ensuite déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du défunt. C'est un monument de la presse nationale qui nous quitte. M. Mohamed Aissa a rappelé les qualités et le dévouement du défunt envers son pays, soulignant que «le ministère des Affaires religieuses ressent ce que toute la famille de la presse ressent, le défunt était une référence notamment par ses écrits, ses positions et sa présence. Il était un journaliste charismatique et certains le qualifient de Moujahid de la plume». M. Aissa a appelé par ailleurs la nouvelle génération de journalistes et d'intellectuels à suivre l'exemple du défunt en matière de militantisme, d'amour et de dévouement pour le pays. De son côté M. Grine a affirmé que «le défunt était un militant d'une presse professionnelle, il était extrêmement pudique, et un grand timide», regrettant au passage le fait que Naït Mazi n'a pas écrit ses mémoires. «C'est dommage, j'aurais aimé que le défunt laisse derrière lui ses mémoires, car sa vie est une leçon.» M. Grine a fait savoir qu'«une école ou un institut sera baptisé au nom du défunt pour lui rendre hommage». Noureddine Naït Mazi, né le 18 janvier 1935 à Paris en France, fils d'un fellah émigré, originaire de la wilaya de Tizi Ouzou, a rejoint très jeune le mouvement national au sein du PPA-Mtld. Le défunt a également travaillé, entre 1954 et 1956, au journal Libre Algérie à Paris. Après l'indépendance, il rentre en Algérie et intègre, en tant que rédacteur, le journal «Le Peuple», créé à l'automne 1962 par le FLN, il en devient chef de rubrique puis rédacteur en chef-adjoint en 1964. En 1967. Il est nommé rédacteur en chef du quotidien national El Moudjahid, poste qu'il occupa jusqu'en 1971 où il est nommé par décret présidentiel directeur général. Dix ans plus tard, en 1980, il cesse ses fonctions, à sa demande, pour devenir conseiller au cabinet du ministre de l'Information. En septembre 1983, il est rappelé aux fonctions de directeur d'El Moudjahid, puis directeur général de l'Entreprise nationale de Presse El Moudjahid qui édite également le quotidien du soir Horizons fondé en 1985. De 1998 à 2001, il est consultant en communication du président du Conseil de la Nation et depuis cette date il vivait à Alger, retiré de toute activité professionnelle. A. K.