Photo : Riad Par Smaïl Boughazi «La réforme budgétaire est un axe essentiel dans la réforme de l'Etat», a affirmé, hier, le premier argentier du pays, M. Karim Djoudi lors du premier forum de la gestion publique en Algérie. Dans son intervention, à l'ouverture de cette rencontre, le ministre a expliqué qu'il s'agit «d'une refonte du mode de gestion budgétaire, de promouvoir la culture du résultat et d'asseoir une meilleure gouvernance budgétaire». Il faut rappeler que la réforme budgétaire a été entamée en 2000 et le gouvernement a adopté il y a quelques mois le projet de loi organique relative aux lois de finances. Laquelle loi est, selon M. Djoudi, «le soubassement juridique de cette réforme budgétaire» et sera accompagnée d'une refonte du mode de gestion du budget de l'Etat par une approche «novatrice» dans la gestion publique et la mise en place d'une gouvernance budgétaire basée sur la culture de résultat et de performance dans la gestion des dépenses de l'Etat. Elle permettra aussi, selon le représentant du gouvernement de transformer les systèmes opérationnels, d'adapter les mécanismes de contrôle et d'asseoir une gouvernance du budget. Ce qui est perçu comme une réponse globale aux attentes des institutions, des opérateurs et des consommateurs. La gouvernance budgétaire suppose, selon M. Djoudi, l'évaluation des projets et mettre fin à des méthodes du budget des moyens. Elle suppose aussi, estime le ministre, de garantir une meilleure visibilité à long terme en tenant compte des difficultés à l'international. Cette réforme doit, en outre, inclure une liberté d'action combinée à une plus grande responsabilité de la part des agents publics en matière de gouvernance et de résultats sur le moyen terme. Par ailleurs, le représentant du ministre des Finances, M. Aït Sadi, a expliqué, en marge du Forum, que l'exercice 2012 verrait la mise en œuvre progressive de cette réforme visant à aller vers des budgets sectoriels pluriannuels. Les dispositifs juridiques, techniques et humains nécessaires à l'accompagnement de ce processus seront mis en place de façon progressive, a-t-il précisé. Selon lui, des expériences similaires vécues au Canada et en France ont montré qu'il faudrait au moins entre 3 à 4 exercices pour mener à terme ce processus en fonction de la performance du système d'information en place. Il va sans dire que le Forum, qui se déroulera dorénavant chaque année, a vu la participation de nombreux spécialistes algériens et étrangers. La rencontre devrait analyser et décortiquer tous les volets relatifs à l'application de cette nouvelle vision de la gestion budgétaire, afin de permettre aux fonctionnaires d'avoir «une meilleure maîtrise des outils de gestion du budget de l'Etat». Cette rencontre débattra également de la performance dans les grandes administrations publiques algériennes avec «la préoccupation de comparer les regards de spécialistes algériens et experts étrangers» sur cette question. Quatre sujets on été au cœur de la table ronde animée par les experts algériens et étrangers. Citons la loi organique relative aux lois de finances, le cadre de contrôle de la dépense publique et les expériences des réformes budgétaires conduites dans d'autres pays, ainsi que le rôle et la place des systèmes d'information dans les grands projets de transformation financière et budgétaire.