L'opposition a besoin d'être regroupée en une seule délégation, même si elle n'est pas sur une position unique, estime le groupe de l'opposition de l'intérieur. Ce groupe avec lequel le gouvernement syrien estime pouvoir discuter, est vivement contesté par l'opposition sous influence étrangère réunie au sein du fameux Haut comité des négociations (HCN) qui rassemble des représentants politiques et des groupes armés aux accointances floues. Un groupe de l'opposition syrienne de l'intérieur a réclamé, hier, à l'ONU que les différentes composantes de l'opposition soient réunies dans une délégation unique aux pourparlers de paix de Genève et qu'elle discute directement avec les représentants du gouvernement. Qadri Jamil, co-président de la délégation dite du «Groupe de Moscou et du Caire, a estimé que «la situation actuelle avec plusieurs délégations n'est pas normale». «L'opposition a besoin d'être regroupée en une seule délégation, même si elle n'est pas unanime sur une position unique», a dit cet ancien vice-Premier ministre syrien à l'issue d'un entretien avec l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura. Ce groupe d'opposants de l'intérieur, avec lesquels le gouvernement syrien estime pouvoir discuter, est vivement contesté par l'opposition sous influence étrangère réunie au sein du fameux Haut comité des négociations (HCN), qui rassemble des représentants politiques et des groupes armés aux accointances floues. Le HCN a quitté la semaine dernière la table des négociations de Genève pour protester contre la détérioration de la situation sur le terrain. Les avancées accomplies par l'armée syrienne et la récupération de pans entiers de territoires tombés entre les mains des groupes armés semblent ne pas trop agréer l'opposition de l'étranger ainsi que leurs sponsors annoncés. Contrairement au HCN, qui continue à s'enfermer dans l'exigence du départ du président syrien Bachar Al-Assad avant toute solution politique au conflit, le «Groupe de Moscou et du Caire» prône «un dialogue sans condition préalable et la recherche du consensus». «Les discussions de Genève doivent se poursuivre, car c'est le meilleur service que l'on peut rendre au peuple syrien», a estimé Jamil. «Personne ne devrait avoir un droit de veto et contraindre ces pourparlers à s'arrêter», a-t-il dit faisant référence à la décision du HCN de suspendre sa participation. Depuis le début de l'année, l'ONU a déjà organisé 3 rounds de discussions indirectes, les différentes délégations étant reçues à tour de rôle par le médiateur chargé de la Syrie. Le gouvernement syrien est représenté par son ambassadeur à l'ONU, Bachar Al-Jaafari, mais trois délégations se réclament de l'opposition : le HCN, soutenu par les Etats-Unis, les pays occidentaux et les pays du Golfe, le «Groupe de Moscou et du Caire», dont des représentants considérés comme soutenus par la Russie, et la «plateforme interne de l'opposition», présente en Syrie. «L'opposition syrienne est pluraliste», a tenu à affirmer Qadri Jamil. «Nous ne voulons exclure personne (...) Nous avons demandé des négociations directes car nous pensons que cela peut accélérer les progrès.» Le 3e round de discussions, qui a débuté le 13 avril, doit s'achever aujourd'hui et Staffan de Mistura a déjà annoncé qu'il y aurait un 4e round à une date non encore précisée. M. B./Agences