Depuis bientôt un mois, les plages d'Annaba ont été «nettoyées». Plus aucun parasol, plus de tables ou chaises qui occupaient ces espaces il y a quelques temps, et la pression est maintenue de sorte qu'aucun de ces concessionnaires autoproclamés ne réoccupe les lieux. Cette mesure a été prise par les autorités locales bien avant l'instruction du ministère de l'Intérieur qui interdit les concessions des plages aux privés, avec cependant certaines exceptions. Depuis bientôt un mois, les plages d'Annaba ont été «nettoyées». Plus aucun parasol, plus de tables ou chaises qui occupaient ces espaces il y a quelques temps, et la pression est maintenue de sorte qu'aucun de ces concessionnaires autoproclamés ne réoccupe les lieux. Cette mesure a été prise par les autorités locales bien avant l'instruction du ministère de l'Intérieur qui interdit les concessions des plages aux privés, avec cependant certaines exceptions. Sauf que ces exceptions pourraient dévoyer ces mesures et les rendre inefficaces. «Si on accorde à des opérateurs le droit de louer des équipements de plage, cela revient au même et on revient à la case départ. C'est comme si on n'a rien fait», nous confie un citoyen. En effet, l'instruction prévoit la location de ces équipements assortie de la condition selon laquelle l'opérateur ne peut les installer sur la plage pour permettre aux estivants de l'occuper et c'est à celui qui loue de chercher un endroit où planter son parasol et placer ses chaises et sa table. Or, cette condition peut facilement être détournée car le loueur de parasols peut occuper l'espace et prétendre en cas de contrôle - si contrôle il y aura - que l'équipement a été loué à un estivant qui est en train de se baigner. Ce qui est difficile à vérifier sachant qu'en période estivale, l'afflux sur les plages est considérable. L'autre exception est ce droit accordé aux commerçants d'exploiter un espace égal à la superficie de leurs locaux et dans ce cas aussi il n'est pas possible de venir à chaque fois vérifier la superficie exploitée si elle est conforme ou non. Le commerçant profiterait pour gagner à chaque fois quelques mètres empiétant ainsi sur les espaces réservés au public. L'autre mesure prise est celle se rapportant à l'exploitation des parkings et des aires de stationnement situés à proximité des plages. En effet, l'instruction prévoit leur délimitation, des supports d'orientation et l'affichage du prix qui doit être fixé de concert avec la commune qui a accordé la concession. Or, sur le terrain, la situation est tout autre, les quelques parkings cédés par la commune ne sont pas du tout délimités et débordent sur des espaces qui n'en dépendent pas. On exploite tout, jusqu'à la limite naturelle, accident du terrain ou végétation. On avance jusqu'aux limites naturelles, celles législatives sont superbement ignorées. Quant à l'orientation ou l'affichage du prix, cela n'existe que dans le texte, point sur le terrain. On vous aide à vous garer et puis on s'en va juste après avoir encaissé le droit du stationnement qui varie entre 100 et 200 DA d'un parking à l'autre. Le comble est que la plupart de ces parkings ou aires de stationnement ne sont aucunement concédés par la commune et cela dure depuis des années. Des individus les exploitent pendant la saison estivale empochant des millions de dinars nets de tout impôt et sans payer un sou à la commune. Une situation qui sera dure à gérer pour les autorités locales car ces individus y sont installés depuis plus d'une décennie et il sera difficile de les en déloger à moins de maintenir quotidiennement la pression en mobilisant des dizaines d'agents au niveau de la quinzaine de plages ouvertes à la baignade chaque année à Annaba. M. R.