Le Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi a organisé hier matin une conférence de presse autour de sa nouvelle production : l'Homme nu du dramaturge palestinien Waddie Ismander, adapté et mise en scène par Belkacem Amar. Produite dans le cadre d'El Qods, capitale éternelle de la culture arabe 2009, l'Homme nu est une comédie en deux tableaux qui aborde la thématique de la spoliation de la terre et de l'identité laissant l'individu sans aucun repère, complètement nu devant le reste de l'humanité. Waddie Ismander a voulu, à travers cette pièce, «exprimer la souffrance individuelle et collective de l'être qui se réveille un matin pour se retrouver sans patrie, sans maison et sans identité». Cet homme, interprété sur les planches par Sofiane Attiya, se retrouvera dans un tribunal lors d'une audience publique au milieu de nombreux autres accusés. Tout les procès seront ajournés à cause de cet homme qui n'a pas d'identité. Et toutes les accusations lui seront portées. Ainsi, l'absurde irrationnel dans lequel sont plongés les Palestinien est transposé sur scène dans une satire d'une réalité qui a dépassé les pires fictions. Sur une scénographie signée Mourad Bouchecire, évolueront d'autres comédiens, à l'instar de Yacine Zaïdi, de Rezki Siwan, de Hocine Benchemissa, de Ramdane Hamoudi, de Boualem Mekhlefe. Le metteur en scène a tenu à préciser que la thématique de la pièce n'obéit pas une conjecture donnée, c'est-à-dire à un travail artistique fait dans l'urgence de la solidarité avec la tragédie qui se déroule à Ghaza mais plutôt un travail mûrement réfléchi en gestation depuis 2007. Il relatera, qu'après avoir eu l'accord de principe du directeur du TNA, M'hamed Benguettaf, il lui a fallu un travail de longue haleine et de multiples contacts avant de pouvoir rencontrer l'auteur d'origine palestinienne et d'obtenir l'accord pour la mise en scène de son texte. Il dira que, placé dans le contexte actuel, il ne s'agit plus de compassion ou de prendre parti. La question est peut-on rester insensible à ce qui passe en Palestine ? Il ajoutera dans ce cadre : «En tant qu'artiste, on a aussi notre mot à dire et notre position on l'exprime sur les planches.» Il est à noter que le metteur en scène a décidé d'inclure dans la pièce des personnages incarnés par les marionnettes. Kada Ben Semicha, qui les a confectionnées, soulignera que les marionnettes ont toujours représenté un théâtre de contestation et que, grâce à la volonté de Amar Belkacem, elles retrouvent ce statut pour défendre la cause palestinienne. S. A.