Le directeur général de la Sécurité sociale au ministère du Travail, Djawad Bourkaïb, a déclaré, hier, sur les ondes de la Radio nationale, que près de «830 000 travailleurs quittent leur emploi avant l'âge de 60 ans», ce qui constitue un véritable danger pour la pérennité du système de retraite. Le responsable a salué la décision prise lors de la tripartite concernant la révision de l'ordonnance 97-13 instituant le départ à la retraite sans condition d'âge, et fixant l'âge de départ à la retraite à 60 ans. M. Bourkaïb explique que cette décision est motivée par le souci d'assurer la continuité du financement de la retraite fondé, dit-il, sur le principe de solidarité intergénérationnelle, «chaque génération de travailleurs assurant le paiement des actifs de celle l'ayant précédée». Le responsable a estimé que le système national de retraite «est très généreux» du point de vue de ses paramètres notamment en ce qui concerne le salaire de référence, la durée de cotisation «on peut avoir un taux de 80% après prés de 32 ans de cotisation alors qu'en France il faut cotiser plus de 41 ans pour avoir 50% seulement du salaire. Nos paramètres sont très larges ». Il affirmera également que «l'âge de départ à la retraite à 60 ans est tout a fait justifié par les données démographiques sachant que l'espérance de vie est passée de 72 ans à 77 ans durant les seize dernières années». L'intervenant a fait savoir que «la viabilité d'un système de retraite est mesurée par le nombre de cotisants par retraité. En Algérie nous avons un ratio de trois cotisants pour un retraité. Pour arriver à une viabilité de la branche retraite il faudra au moins un ratio de 5 cotisants par retraité». Parmi les facteurs mettant en difficultés la Caisse nationale de retraite (CNR) celui-ci met en cause le départ «précoce» des personnes actives, entrainant des versements à leur profit de pensions avant l'âge de 60 ans, «pendant une durée assez longue» et provoquant, ajoute-t-il, une «rupture» de cette solidarité. M. Bourkaïb a tenu à rappeler que si le régime de départ à la retraite avant 60 ans ne sera plus permis, celui dit de «retraite anticipée» sera, lui, maintenu afin, précise-t-il, de protéger les travailleurs perdant son emploi pour des raisons économiques lesquels pourront, alors, prétendre à un revenu provisoire de remplacement. Parmi les autres personnes pouvant bénéficier d'une pension de retraite anticipée, l'intervenant cite, en outre, celles mises en situation de longue maladie ou bien victimes d'invalidité, d'accident de travail ou de maladies professionnelles. Le DG de la Sécurité sociale rappelle, par ailleurs, que la CNR verse, chaque année, 770 milliards de dinars sous forme de pensions à environ 1 600 000 retraités, «dont plus de 50% relève-t-il, ont quitté leur emploi avant l'âge de 60 ans». L'intervenant a fait savoir que «3 millions de personnes en Algérie vivent du système de retraite, sachant que plusieurs personnes peuvent bénéficier de la pension de reversion d'un retraité». A. K.