Les caisses de Donald Trump sont vides, et les sondages sont mauvais. A moins de cinq mois de l'élection présidentielle américaine, la candidate démocrate Hillary Clinton est plus disciplinée, mieux financée et plus offensive. Le candidat républicain accumule les mauvaises Unes depuis plusieurs semaines. Ce n'est pas la première fois qu'il se retrouve sur la défensive. Mais le milliardaire populiste donne une impression de cafouillage au moment où il est censé regonfler le moral de la droite, et mettre en place l'infrastructure sans laquelle aucun candidat n'a jamais réussi à se faire élire à la Maison Blanche. Hillary Clinton a cherché à profiter de cette dynamique en s'attaquant à l'image d'homme d'affaires accompli de Donald Trump, dont les casinos ont déposé le bilan quatre fois dans les années 1990 et 2000, et dont les idées sommaires sur l'économie provoqueraient une récession, selon des experts cités par l'ancienne Première dame. Cette dernière a multiplié les citations anciennes de Donald Trump se décrivant comme un expert des restructurations et se vantant de s'en être toujours sorti financièrement. Piqué au vif, Donald Trump a repris à son compte le terme de «roi de la dette» sur Twitter. «C'était très bien pour moi comme homme d'affaires, mais c'est mauvais pour le pays». Les chiffres de levée de fonds pour le mois de mai sont tombés lundi, affolant un peu plus le camp républicain. Donald Trump a récolté 3,1 millions de dollars contre 26,4 millions pour Hillary Clinton, dont la trésorerie, au 1er juin, affichait un solde de 42 millions contre un peu plus de 1 million pour le républicain. Certes, Donald Trump a commencé seulement à la fin mai à activement lever des fonds, avec l'aide de grands donateurs du parti. Et le milliardaire est bien sûr capable de puiser dans sa fortune personnelle. L'ordre de grandeur des dépenses habituelles pour la présidentielle est d'environ dix fois ce montant. Barack Obama avait récolté 745 millions en 2008. Ces difficultés financières s'ajoutent aux déclarations du candidat, qualifiées de «racistes» et condamnées par plusieurs responsables républicains. Et à son incapacité à tenir sa promesse de «présidentialiser» ses prises de parole. Après avoir scellé l'investiture, il avait séduit une partie des élus du Congrès à qui il avait rendu une visite réussie. Mais le parti attend toujours un plan de bataille contre Hillary Clinton. Il s'est séparé lundi de son directeur de campagne et annoncé mardi l'embauche de nouveaux membres de son équipe dans le but de professionnaliser ses opérations, notamment au niveau de la communication. La convention d'investiture de Cleveland, du 18 au 21 juillet, devra mettre en scène l'unité du parti. Mais près de 400 des 2 472 délégués républicains se sont associés pour tenter de renverser Donald Trump, selon le Washington Post. Dans les sondages, Hillary Clinton mène avec 45% des intentions de vote en moyenne, contre 39% pour le Républicain. Les Américains estiment majoritairement qu'elle a le «tempérament» requis pour la fonction suprême. R. I.