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Le chef de l'OEA plaide pour le référendum révocatoire contre Maduro Appelant l'Organisation des Etats américains à soutenir l'opposition vénézuélienne
Le Président du Venezuela, Nicolas Maduro, a répondu le jour même en affirmant qu'il maintiendrait sa ligne politique «quelles que soient les menaces» de l'Organisation des Etats américains Le président de l'Organisation des Etats américains (OEA) a appelé ses 34 membres à soutenir les efforts de l'opposition au Venezuela, plongé dans une profonde crise, pour organiser un référendum sur la révocation du président Nicolas Maduro. Le Conseil permanent de l'OEA était réuni, jeudi dernier, pour une réunion extraordinaire destinée à évoquer de possibles sanctions diplomatiques contre le Venezuela, y compris sa suspension de l'organisation, au nom des droits de l'Homme. Mais au terme de quatre heures de discussions, aucune décision n'a été prise à Washington, siège de l'OEA. Le pays subit «une grave détérioration de l'ordre constitutionnel», a lancé le secrétaire général de l'OEA, Luis Almagro. Des médiateurs internationaux tentent depuis des semaines de relancer le dialogue entre le gouvernement socialiste du président Nicolas Maduro et l'opposition de centre-droit, qui tente de le faire révoquer par un référendum. «Le Conseil permanent devrait rester du bon côté de l'Histoire et défendre un peuple qui a besoin d'une voix», a dit Luis Almagro aux membres de l'OEA. Cet ancien ministre uruguayen des Affaires étrangères a enjoint le Conseil d'exprimer son soutien aux opposants politiques emprisonnés au Venezuela et «à soutenir la volonté du peuple vénézuélien quand il réclame un référendum révocatoire». C'est Luis Almagro qui avait réclamé la réunion extraordinaire de jeudi, au nom de la charte démocratique de l'OEA. Ce texte autorise l'organisation à intervenir diplomatiquement contre l'un de ses Etats membres s'il est jugé qu'il fait face à une crise constitutionnelle menaçant la démocratie. L'initiative a provoqué la colère de Caracas, qui avait tenté de faire suspendre cette session. L'objectif de la réunion n'est «ni de punir ni de sanctionner le Venezuela», a assuré Luis Almagro, qui a présenté aux membres du Conseil un rapport sur la profonde crise politique et économique du pays. Les affirmations de Almagro n'ont eu aucun impact sur la représentante du Venezuela puisque sa ministre des Affaires étrangères, Delcy Rodriguez, a quitté la salle dès qu'il a pris la parole. Elle a d'ailleurs accusé l'OEA de «vouloir juger un Etat membre». «On est en train de monter un coup d'Etat dans cette organisation», a-t-elle déclaré épousant la position de son président Nicolas Maduro, qui a affirmé, le jour même qu'il maintiendrait sa ligne politique «quelles que soient les menaces» de l'Organisation des Etats américains (OEA). «Une nouvelle Amérique est née et ils ne pourront pas revenir sur cela, quelles que soient les menaces qu'ils feront à l'OEA», a dit M. Maduro à la télévision gouvernementale vénézuélienne alors qu'il se trouvait à Cuba. M. Maduro avait assisté dans la journée à la signature dans la capitale cubaine de l'accord de cessez-le-feu définitif entre le gouvernement colombien et la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). «Avec l'OEA ou sans l'OEA, le Venezuela continue», a déclaré M. Maduro, qui a accusé l'organisation panaméricaine de mener «une politique immorale» caractérisée par «l'ingérence et l'interventionnisme». M. Maduro a répété dans sa déclaration à la télévision que le référendum révocatoire réclamé par l'opposition était «une option, pas une obligation». «S'il a lieu, nous irons et nous gagnerons, et s'il n'a pas lieu, la vie politique du pays continuera», a-t-il dit. Le Venezuela traverse une grave crise économique et politique. Liée à la chute des cours du pétrole, sa principale richesse, la crise est marquée par des pénuries de nourriture, des émeutes et des pillages. Si pour l'opposition le président est coupable de cette situation, Nicolas Maduro de son côté accuse les élites financières de mener une «guerre économique» contre lui. R. C./agences La compagnie Aeromexico suspend ses vols vers le Venezuela La compagnie aérienne mexicaine Aeromexico a annoncé, jeudi dernier, qu'elle suspendait pour une durée indéfinie ses vols vers le Venezuela du fait des problèmes économiques que connaît actuellement ce pays. L'annonce faite par la plus grande compagnie aérienne mexicaine intervient après celles de l'allemande Lufthansa et de Latam, la plus grande compagnie d'Amérique latine, fin mai. Aeromexico, qui assurait une liaison vers Caracas depuis cinq ans, justifie sa décision dans un communiqué par «le contexte économique complexe» du Venezuela. Ce pays traverse une crise économique et politique, avec une pénurie de dollars qui complique les transactions commerciales. Le contrôle des changes rend impossible pour les compagnies aériennes la conversion en dollars de leurs gains dans la monnaie locale et ainsi de pouvoir transférer ces sommes vers leur siège. En octobre, le total des sommes que les compagnies aériennes n'ont pas pu rapatrier dans leur pays d'origine s'élevait à 3,8 milliards de dollars, selon l'Association internationale du transport aérien (IATA).