Le président vénézuélien Nicolas Maduro, dont l'opposition réclame le départ anticipé, a convoqué à Caracas une grande marche de protestation contre l'Organisation des Etats américains (OEA) accusée d'ingérence dans les affaires vénézuéliennes. Le président vénézuélien Nicolas Maduro, dont l'opposition réclame le départ anticipé, a convoqué à Caracas une grande marche de protestation contre l'Organisation des Etats américains (OEA) accusée d'ingérence dans les affaires vénézuéliennes. La colère du président socialiste, héritier et successeur de Hugo Chavez, a été suscitée par une déclaration du secrétaire général de l'OEA, Luis Almagro, qui a réclamé mardi une réunion urgente des Etats membres de l'organisation début juin pour parler de «la crise institutionnelle» au Venezuela. Almagro se permet d'évoquer le cas du Venezuela se proposant de réagir face à sa crise économique, sociale, politique et institutionnelle. En réponse, Maduro a convoqué «une grande marche anti-impérialiste et anti-almagriste» de la jeunesse socialiste contre l'OEA. «Prétendre intervenir dans les affaires du Venezuela est un crime. J'appelle à la mobilisation contre l'interventionnisme», a lancé le Président dans son émission radiotélévisée hebdomadaire dans laquelle il n'a pas raté Almagro. «Notre révolution sera absoute par l'Histoire, mais toi, Almagro, tu seras condamné au marécage le plus profond de l'enfer des traîtres à la cause de l'Amérique latine». Egalement devant un rassemblement de ses partisans, Maduro a été encore plus direct envers les dirigeants de l'OEA. «Mettez-vous votre charte démocratique où vous pouvez. On doit respecter le Venezuela et on ne lui appliquera aucune charte». Et il a proclamé «la rébellion nationale face aux menaces internationales». Se référant aux Etats-Unis et à Luis Almagro, Maduro s'est dit honoré par les attaques «de l'empire décadent et de ses marionnettes». Ce n'est pas la première fois que Almagro s'ingère dans les affaires intérieures du Venezuela. Pour sa part, l'opposition vénézuélienne, qui domine le Parlement depuis les dernières élections législatives, s'est félicitée de l'initiative de Almagro. Une coalition de l'opposition a réuni début mai 1,85 million de signatures pour réclamer un référendum révocatoire contre Maduro. Mais le camp présidentiel a affirmé que cette pétition était entachée de fraudes. Le Conseil national électoral (CNE) doit se prononcer sur les signatures présentées par la coalition de la Table pour l'unité démocratique (MUD) en faveur du référendum révocatoire : s'il les valide, 200 000 signataires seront appelés à confirmer leur choix en personne. Mais ce ne sera que la première étape d'un long processus, au cours duquel la coalition de centre-droit devra rassembler 20% de l'électorat (près de quatre millions de voix) pour avoir le droit d'organiser le référendum. La demande de référendum révocatoire de l'opposition a reçu le soutien de quatre pays d'Amérique latine : le Chili, l'Argentine, la Colombie et l'Uruguay. Dans un document signé par les ministres des Affaires étrangères des quatre pays, ces mêmes quatre pays expriment leur soutien à la médiation entreprise dans le cadre de l'Union des nations sud-américaines (Unasur) entre le camp de Maduro et l'opposition. Le président équatorien Rafael Correa a lui aussi apporté son soutien à la médiation organisée par l'Unasur. Mais il s'est déclaré hostile au principe d'une réunion spéciale de l'OEA sur la crise vénézuélienne réclamée par son secrétaire général. R. I.