Le Soudan du Sud avait marqué samedi dernier le 5e anniversaire de son indépendance. Aucune activité festive n'a cependant eu lieu, l'accord de paix signé l'an passé ne tenant plus qu'à un fil. La population souffre de difficultés pour s'alimenter et la guerre n'a jamais été aussi palpable. La flambée de violences à Juba a atteint des pics : 150 personnes seraient mortes dans des affrontements à l'arme lourde. Au moins 36 000 personnes ont été déplacées par les combats au Soudan du Sud depuis vendredi, a affirmé l'ONU, après quatre jours d'affrontements meurtriers à Juba entre forces loyalistes et ex-rebelles précisant que ce chiffre risquait d'évoluer en raison de la volatilité de la situation. Ces personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont fui les affrontements et se sont réfugiées dans les sites de protection des civils de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) et dans d'autres endroits de la capitale. «La situation humanitaire est grave et les besoins sont immenses. De fortes pluies dans certaines parties de Juba ont aggravé la situation», souligne-t-on. Sur le terrain, le cessez-le-feu décrété par les deux camps rivaux reste précaire dans la capitale du Soudan du Sud. Cette dernière Juba avait été le théâtre lundi, pour la deuxième journée consécutive, de violents combats entre forces loyalistes et ex-rebelles. Des violences qui coïncident avec le 5e anniversaire de l'indépendance du Soudan du Sud, et qui font craindre un retour de la guerre. Le Soudan du Sud avait marqué samedi dernier le 5e anniversaire de son indépendance. Aucune activité festive n'a cependant eu lieu, l'accord de paix signé l'an passé ne tenant plus qu'à un fil. La population souffre de difficultés pour s'alimenter et la guerre n'a jamais été aussi proche. La flambée de violences de samedi dernier à Juba a atteint des pics : 150 personnes seraient mortes dans des affrontements à l'arme lourde. Les combats ont repris ce lundi, laissant présager du pire. Comment ce territoire devenu indépendant en est arrivé la ? Le 9 juillet, le Soudan du Sud proclame son indépendance devant un parterre de dirigeants étrangers. Salva Kiir prête serment comme premier Président et le Sud se sépare ainsi du Nord après des décennies de guerre civile entre rebelles sudistes et gouvernements successifs de Khartoum (1959-1972 puis 1983-2005), qui a fait des millions de morts. Mais de nombreux différends persistent entre les deux pays sur le partage des revenus pétroliers, la démarcation de leur frontière commune ou le statut de régions contestées comme Abyei. De mars à mai, des combats meurtriers opposent les armées de Juba et de Khartoum dans la zone riche en pétrole de Heglig revendiquée par les deux parties. Le président Kiir, un Dinka, annonce avoir déjoué une tentative de coup d'Etat, dont il accuse son ancien vice-président, de l'ethnie nuer, Riek Machar, limogé en juillet. Celui-ci appelle l'armée à renverser Salva Kiir, l'accusant de vouloir «allumer une guerre ethnique». Les combats, émaillés de massacres entre Dinka et Nuer, s'étendent à plusieurs Etats du pays. La guerre est aussi marquée par des atrocités à caractère ethnique, des viols et des tortures. Le 17 août 2015 un accord de paix prévoyant un cessez-le-feu et un mécanisme de partage du pouvoir est signé. Mais des combats continuent toujours. Vendredi dernier, de graves affrontements éclatent dans la capitale entre les forces des deux parties avec plus de 150 morts. R. I.