Lors de leur sommet le week-end dernier à Varsovie, les dirigeants de l'Otan sont restés sur une posture hostile face à la Russie. Donner le feu vert au déploiement de quatre bataillons multinationaux dans les trois pays baltes et en Pologne à partir de 2017 frise la provocation pour Moscou. Le déploiement de ces bataillons près de la frontière russe est loin d'être du goût de Moscou. Le président Vladimir Poutine, qui avait accusé fin juin l'Otan de vouloir entraîner son pays dans une course aux armements frénétique et de rompre l'équilibre militaire en vigueur en Europe depuis la chute de l'Urss, confirme ses appréhensions. L'Otan et la Russie vont renouer leur dialogue diplomatique pour la première fois depuis le sommet de Varsovie où l'organisation atlantiste a décidé de déployer jusqu'à 4 000 soldats à l'Est. Les ambassadeurs des 28 pays de l'Alliance de l'Atlantique nord et leur homologue russe Alexandre Grouchko se retrouvent au siège de l'Otan à Bruxelles pour une réunion du Conseil l'Otan-Russie, une instance de dialogue plongée dans un profond sommeil depuis l'éclatement de la crise ukrainienne en juin 2014. «Les Alliés et la Russie discuteront de trois sujets : la crise en Ukraine, la transparence militaire et la situation sécuritaire en Afghanistan», a affirmé une porte-parole de l'Otan. Lors de leur sommet le week-end dernier à Varsovie, les dirigeants de l'Otan sont restés sur une posture hostile face à la Russie. Donner le feu vert au déploiement de quatre bataillons multinationaux dans les trois pays baltes et en Pologne à partir de 2017 frise la provocation. Ces bataillons devraient compter entre 600 et 1 000 hommes chacun. Leur déploiement près de la frontière russe n'est pas du goût de Moscou. Le président Vladimir Poutine, qui avait accusé fin juin l'Otan de vouloir entraîner son pays dans une course aux armements frénétique et de rompre l'équilibre militaire en vigueur en Europe depuis la chute de l'Urss, confirme ses appréhensions. Au printemps 2014, l'Otan a suspendu toute coopération pratique avec Moscou à cause de la question ukrainienne. Cette crise a poussé l'Otan vers un face à face périlleux avec la Russie qui défend ses intérêts stratégiques. La tension aura été sans précédent depuis la fin de la Guerre froide. L'organisation atlantiste a également envoyé des avions de chasse supplémentaires dans les pays baltes. De quoi faire monter la tension à son paroxysme. Parallèlement, les incidents militaires se sont multipliés et les autorités militaires russes et alliées n'ont eu aucun échange direct depuis mai 2014. En novembre 2015, l'armée turque, membre de l'Otan, avait abattu un avion russe sur les frontières avec la Syrie, ouvrant une grave crise diplomatique entre Ankara et Moscou, aujourd'hui en voie d'apaisement. Et en avril, des appareils russes avaient survolé un navire de l'armée américaine en mer Baltique afin de passer les messages qui s'imposent. Un Conseil Otan-Russie s'était à nouveau réuni fin avril dans l'objectif de trouver des terrains d'entente et de faire baisser les tensions. Mais, à l'issue de cette première rencontre en plus de 20 mois, chacun partie avait campé sur ses positions sur le conflit ukrainien. Si le responsable de l'Otan, Jens Stoltenberg, avait alors salué des «discussions franches», il avait reconnu que l'exercice ne réglait pas les «désaccords profonds» entre l'Otan et Moscou. R. I.