Le débat sur l'impact de la crise économique mondiale sur l'Algérie s'intensifie. Après les mises en garde émises mardi dernier par l'expert algérien dans les questions financières internationales, M. Abdel Attou, quant aux conséquences inévitables sur l'Algérie à travers une baisse considérable des revenus des exportations d'hydrocarbures et l'assèchement des liquidités des banques locales, c'est autour d'un expert européen, en l'occurrence M. Peter Frisch, de se prononcer sur la question avec un avis divergent. En effet, à la veille de la visite de la délégation Maghreb du Parlement européen en Algérie, prévue du 23 au 6 février, M. Peter Frisch, cité hier par l'APS. «Sur le plan économique et financier, l'Algérie connaît quand même une situation assez favorable malgré la crise économique et financière», a déclaré M. Frisch, responsable des relations avec l'Algérie à la direction générale des relations extérieures de la Commission européenne, lors d'une réunion préparatoire de la visite susmentionnée. L'expert européen rejoint ainsi l'ancien ministre des Finances, Mourad Benachenhou, dans son analyse. Le Fonds de régulation des recettes (FRR) «permet à l'Algérie de résister, et il faudrait vraiment que cette situation [de crise] perdure pendant des années pour qu'elle affecte vraiment ses politiques», a noté Peter Frisch. Pour rappel, Mourad Benachenhou avait également relevé l'importance dans la situation actuelle de ce fonds institué en 2001. Au sujet des relations économiques entre l'Algérie et l'Union européenne, notamment l'accord d'association entré en vigueur en 2005, le directeur général des relations extérieures de la Commission européenne a confirmé la volonté de l'Algérie d'«en tirer le maximum de potentiel». Du côté de l'UE, l'objectif est d'arriver à un commerce qui soit assez équilibré entre les deux parties. Car, pour l'instant, selon M. Frisch, la balance commerciale est en faveur de l'Algérie dont le souci des autorités est de crédibiliser cet accord vis-à-vis de la société. «Il y a de la part des autorités algériennes un souci de crédibiliser cet accord parmi les populations et d'en tirer un maximum de potentiel. Dans cette perspective justement et pour donner une nouvelle dynamique aux relations bilatérales [...], on a décidé de se concentrer sur des sujets d'intérêt commun pour leur donner une certaine opérationnalité dans le cadre d'une feuille de route qu'on a élaborée le 16 septembre 2008», a rappelé l'expert. Et de citer comme dossiers communs les réformes économiques, le commerce et l'énergie. Le dialogue énergétique, des discussions techniques pour l'instant, sur un mémorandum dans ce domaine est d'ailleurs en cours. L'initiative fut, pour mémoire, lancée en février 2006. Sur ce point, M. Frisch a relevé «l'interdépendance très claire» qui existe dans ce secteur, en soulignant que «l'Algérie a été un fournisseur de gaz très fiable». En matière de coopération financière, il a qualifié le programme de coopération entre les deux parties de «solide» avec l'enveloppe de 55 millions d'euros par an. S. I.