«Pokémon GO aura un impact limité sur les résultats financiers du groupe.» Cette phrase, glissée dans un communiqué succinct de Nintendo à l'adresse de ses actionnaires vendredi, semble avoir sonné la fin de la frénésie boursière autour de l'acteur du jeu vidéo japonais. Lundi, l'action Nintendo a dévissé de près de 18% à la Bourse de Tokyo, après avoir flambé de plus de 100% après la sortie début juillet de l'application mobile. «Pokémon GO aura un impact limité sur les résultats financiers du groupe.» Cette phrase, glissée dans un communiqué succinct de Nintendo à l'adresse de ses actionnaires vendredi, semble avoir sonné la fin de la frénésie boursière autour de l'acteur du jeu vidéo japonais. Lundi, l'action Nintendo a dévissé de près de 18% à la Bourse de Tokyo, après avoir flambé de plus de 100% après la sortie début juillet de l'application mobile. Dans son communiqué, le Japonais a rappelé une réalité qui semble avoir échappé au marché : Pokémon GO n'est pas un pur produit Nintendo. «Le jeu a été développé et distribué par une société américaine, Niantic», ex-propriété de Google, écrit Nintendo. Ce studio est à l'origine du jeu mobile Ingress, déjà fondé sur la réalité augmentée et dont Pokémon GO reprend une grande partie de l'architecture. Les revenus issus du jeu lui reviendront donc en priorité, après que les magasins d'applications App Store (Apple) et Play Store (Google) auront prélevé leur part (30%). Naturellement, Niantic va devoir reverser des droits d'auteur pour avoir utilisé dans son jeu l'univers Pokémon. Or, contrairement à une croyance répandue, la marque Pokémon n'appartient pas à Nintendo. Elle est gérée depuis 1998 par la Pokémon Company, une entreprise japonaise co-détenue par Nintendo, le studio de développement Game Freaks et la société Creatures, éditrice de jeux et de jouets. La Pokémon Company bénéficie d'une certaine indépendance vis-à-vis de Nintendo. La société a commencé à éditer des applications mobiles dès 2014, alors que la présidence de Nintendo de l'époque refusait mordicus de se lancer sur ce marché afin de ne pas affaiblir ses marques. «La société détient 32% des droits de vote de la Pokémon Company», rappelle Nintendo dans son communiqué. «Ce montage fait que l'impact (de Pokémon Go) sur les comptes financiers de Nintendo est limité», poursuit l'entreprise. Il est à noter que Nintendo détient des parts minoritaires dans Game Freaks et Creatures. Le japonais a également investi avec Google 20 millions de dollars dans Niantic, lors du début de développement de Pokémon GO. Mais, selon les analystes, Nintendo ne devrait récupérer au final que 10% des revenus issus de Pokémon GO. Plusieurs banques ont sonné l'alerte auprès de leurs clients dès la mi-juillet, en les incitant à revendre leurs actions. La fièvre Pokémon GO devrait toutefois continuer à profiter à Nintendo, qui traversait ces derniers mois une mauvaise passe. Le jeu mobile a relancé l'attrait envers la franchise, qui fête cette année ses vingt ans. De quoi, peut-être, faire flamber les achats du jeu pour Nintendo 3DS Pokémon Soleil et Lune, prévu pour novembre. Or, la marque Pokémon a toujours été une puissante locomotive pour faire vendre des consoles Nintendo. Nintendo a également annoncé le lancement fin août de Pokémon GO Plus, un bracelet connecté en Bluetooth permettant de jouer à l'application sans avoir à sortir son smartphone de sa poche. Cet accessoire, conçu et commercialisé par Nintendo à 39,99 euros pièce, est déjà en rupture de stock. Nintendo a toutefois prévenu ses actionnaires qu'il avait déjà pris en compte les ventes de Pokémon GO Plus dans ses prévisions annuelles pour l'exercice 2016, qui sera clôt le 31 mars 2017. «En tenant compte de tous ces éléments, Nintendo ne modifie pas ses prévisions financières», conclut le communiqué. Les résultats du premier trimestre de la société, soit la période précédant la sortie de Pokémon GO (avril-juin), seront dévoilés le 27 juillet. In latribune.fr