L'entreprise Tubeprofile, chargée de fournir les glissières de sécurité métalliques pour le lot Est (autoroute Bordj Bou Arréridj-frontière tunisienne) sur un linéaire de 530 km, verra désormais sa production installée le long du réseau routier national, c'est-à-dire sur les routes nationales, les chemins communaux et autres, après la résiliation du contrat liant l'entreprise et le consortium japonais Cojaal. C'est ce qu'a déclaré hier le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, lors d'un point de presse animé en marge de la rencontre d'évaluation avec les directeurs des travaux publics des 48 wilayas. Sur un ton rassurant, il dira que «le plan de charge de Tubeprofile est pris en compte. Cette entreprise publique détient le monopole dans la réalisation de glissières métalliques de sécurité et sera, par conséquent, appelée à l'avenir à en équiper les 30 000 km du réseau routier national». Cette filiale du groupe Anabib, spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de tubes, tôles et profilés en acier, «ne sera ni en faillite ni en cessation d'activité», car, poursuivra-t-il, son outil de production est toujours opérationnel. Quant à la réalisation du projet du siècle, en l'occurrence l'autoroute Est-Ouest, il est octroyé aux maîtres d'œuvre chinois et japonais dans le cadre d'un contrat global. Ces deux consortiums sont liés, selon le ministre, par contrat à l'Agence nationale des autoroutes, maître de l'ouvrage. Les deux groupements sont tenus de livrer un projet clefs en main selon les normes européennes comme stipulé dans le cahier des charges. Ceux-ci encouragent l'utilisation de glissières en béton (New Jersey). «L'utilisation de ce type de glissières est plus fiable en matière de sécurité, esthétique et économique», a expliqué, Ghoul, tout en rappelant, à ce propos, que «la réalisation des séparateurs en béton échoira aux entreprises nationales de travaux publics». Dans ce contexte, le ministre a évoqué les raisons qui ont amené au remplacement des glissières métalliques par celles en béton, indiquant que les New Jersey assurent une plus grande sécurité en matière d'accidents de la circulation et «empêchent la traversée de l'autoroute par les riverains et les animaux sauvages ; ces derniers peuvent mettre en danger la vie des usagers de l'autoroute, de ce fait, l'accès à celle-ci doit se faire seulement par les échangeurs», précisera le ministre. Ce changement, soulignera-t-il dans le même sillage, «n'aura d'incidence ni sur le coût ni sur les délais», bien au contraire, ajoutera le ministre, «elles [glissières en béton] offrent beaucoup d'avantages en matière de sécurité, de coût et d'esthétique». Abordant le coût économique des glissières métalliques, il a précisé que celui-ci est 7 à 10 fois plus élevé que celui des glissières en béton. «Les glissières métalliques sont souvent remplacées et entretenues, suite au pillage et au vandalisme dont elles font l'objet de la part des riverains, lesquels, pratiquent souvent des ouvertures de part et d'autre de l'autoroute pour faciliter leur passage et celui de leurs bétails», a dénoncé le ministre. N. B.