La culture «fast-food», ou plutôt ce semblant de culture qui n'est en réalité qu'un habillage superficiel censé donner cette impression de culture à l'individu qui se prête à cet artifice où l'apparence prend le pas sur le fond et où la spéciosité supplante l'authenticité, se généralise La culture «fast-food», ou plutôt ce semblant de culture qui n'est en réalité qu'un habillage superficiel censé donner cette impression de culture à l'individu qui se prête à cet artifice où l'apparence prend le pas sur le fond et où la spéciosité supplante l'authenticité, se généralise. En effet, cette culture avec tous ses supports modernes, CD, DVD, Facebook, films portant aux nues des acteurs au jeu médiocre ou encore ces notes de musique reprises à chaque fois avec des paroles pour le moins indécentes ont remplacé celle authentique «qui a fait son temps et n'a plus droit de cité». Se réclamer de cette dernière est assimilé à un anachronisme en ces temps où même les concepts ont été pervertis et ont pris de nouveaux sens, si bien qu'on est traité de «vieux jeu» qui ne veut pas accepter la modernité. Or, cette modernité tant louée qui a ses fervents supporters, cette médiocrité qui a ses hommes représente un danger pour l'expression culturelle authentique sous toutes ses formes puisque celle-ci est devenue au fil des ans, une référence pour la plupart. Cette forfaiture, cette imposture, n'est pas fortuite, car elle n'a fait que combler un vide et a répondu à sa manière à un besoin, une réponse au pied levé soutenue et diffusée par des médias qui n'ont aucun respect pour la culture véritable car leur premier souci est de conquérir un public sans pour autant s'inquiéter des dégâts qu'ils font auprès de ce même public. Cet abrutissement généralisé et fortement soutenu par un matraquage médiatique en fonce encore plus ce public qui en redemande car n'ayant aucune éducation artistique ou encore ce goût de la culture. Il faudrait pour cela avoir cette culture de la culture, ce concept a hélas disparu depuis des décennies car le premier foyer de la culture à savoir la famille ne joue plus son rôle car lui-même emporté par cette modernité fast-food qui a balayé en un tour de main ce qui a mis des siècles pour s'installer. La famille était ce premier «centre de formation» à la vie où l'enfant découvrait le monde qui l'entoure, où il apprenait à communiquer, à apprécier ce qui est beau, à travers les contes et les histoires racontées, à travers le livre plus tard, les images, les dessins. L'école prenant le relais renforce cet apprentissage en introduisant de nouvelles disciplines avec des enseignants sur la base d'un programme où la culture avait toute sa place ; une éducation du goût qui se forme et qui saura plus tard apprécier à sa juste valeur une œuvre. L'individu formé et ainsi pétri recherchera plus tard par lui même à perfectionner ce goût en allant assister à des concerts musicaux, à des expositions, à des pièces de théâtre ou à des récitals poétiques. Ces rendez-vous culturels deviennent pour lui incontournables, une sorte de culture du comportement visant la culture, bref la culture de la culture. Un événement culturel quel qu'il soit devient ainsi l'occasion pour tous d'une rencontre, d'une communion, de l'expression d'un sentiment commun, d'un débat culturel sur tel ou tel aspect de l'œuvre réalisée, ses points forts, ses défauts, sa perfection ou sa médiocrité. Ces critiques, ces discussions, ces échanges d'idées forgent et perfectionnent le goût. Un goût qui ne peut être perverti par ces «bruits», ces cacophonies qu'on assimile à de la musique, à ces navets qu'on passe sur les chaînes télé, à ces acteurs médiocres à la réputation gonflée et surfaite et qu'on glorifie à tout bout de champ à travers des débats où l'on ne sait plus qui est qui et où la culture authentique n'a pas sa place. La dure réalité de nos jours a fait que nos hommes de culture, ceux dont les œuvres dépassent et de loin ces écrivaillons sous les feux de la rampe, ceux dont la musique transporte, ceux dont les tableaux font rêver et élèvent l'individu au dessus de sa condition, ceux dont les sculptures sont autant de portes sur des dimensions jusque là insoupçonnées sont ignorés et marginalisés. La médiocrité a aujourd'hui la cote. En tout. M. R.