La chute des recettes pétrolières, entamée depuis fin 2014, a conduit le gouvernement algérien en place de rationaliser, voir réduire, ses dépenses publiques et d'autres dispositions toutes en relation avec les importations du pays. Une série de mesures d'autant plus légitimes dès lors où il est admis que les cours de l'or noir ne sont pas près de revenir à un niveau moins alarmant. Faut-il rappeler dans ce sens que la sonnette d'alarme a été tirée dès l'instant où la chute du prix des hydrocarbures a plombé la principale source de financement de l'économie algérienne (baisse de 44% de leur valeur par rapport à 2014), ce qui peut conduire le pays de se retrouver dans une situation de crise à court et à moyen termes. Devant un tel scénario l'exécutif a vite compris qu'il fallait se mettre à l'abri de ce risque et c'est pourquoi il a opté pour la mise place d'ajustements dans sa politique de dépenses budgétaires. Une initiative qu'a dument rappelé la Banque d'Algérie dans un communiqué en réponse au dernier rapport de la Banque mondiale se rapportant à la région Mena mis en ligne il y a de cela deux semaines. La BA a dû reste signifié à la BM que l'Algérie s'est engagée à prendre les mesures nécessaires face à la situation non sans souligner quelques unes d'entre elles entre autres et du moins les plus importantes à savoir : une rigueur budgétaire, la liquidation progressive des rentes et des activités informelles, de réduire par palier du système des subventions comme elle a rappelé que le gouvernement s'est engagé d'améliorer le climat des affaires et l'émergence d'un secteur privé national productif. En clair le gouvernement a mis en place une politique de sortie de crise. Il ( NDLR : le gouvernement) a commencé tout d'abord à limité le déficit budgétaire à un certain niveau en rationalisant la dépense et en cherchant d'autres sources de financement, tout en maîtrisant l'inflation et en évitant une détérioration continue de la balance commerciale. Dans ce cadre il y a lieu de citer la mise en application des licences d'importation qui se sont vite traduites sur le terrain par des baisses sensibles des volumes d'importation notamment dans le secteur de l'automobile où il a été décidé un plafond d'importation de 87 mille unités contre près de 350 000 véhicules en 2014. Ce dispositif (licence d'importation) va concerner d'autres secteurs et non des moindre puisque tout un chacun de ces derniers importent des quantités importantes que les capacités financières actuelles du pays ne peuvent plus assurer. Cela dit, il faut croire, selon de nombreux experts que l'Algérie a encore les ressources et le potentiel pour s'adapter à une telle conjoncture. Et pour preuve, d'après les experts les réserves de dollars de l'Etat offrent un délai de 2/3 ans pour pouvoir engager un changement de modèle de croissance, et réussir le processus de diversification de l'économie. «Pour ce faire l'Etat doit être au cœur de ce changement car c'est à lui d'orienter les acteurs économiques vers ce modèle de diversification», expliquent les experts. A propos de diversification économique, l'économiste Mohamed Chérif Belmihoub avait avancé dans un entretien qu'il a accordé à l'APS que le processus devra s'articuler autour de deux grands objectifs. «Nous sommes dans une situation de crise, et dans une telle situation, un modèle économique, ou plutôt une politique économique, doit viser deux objectifs principaux: une stabilisation financière par la rationalisation des dépenses et la maîtrise de la dérive du taux de change du dinar, et une dynamisation de la production nationale», avait-il indiqué à l'agence. M. Belmihoub avait aussi souligné que ces propositions devraient former les grandes lignes d'une politique économique de sortie de crise. Non sans signaler que dans cette perspective «il faudra tout d'abord limiter le déficit budgétaire à un certain niveau en rationalisant la dépense et en cherchant d'autres sources de financement, tout en maîtrisant l'inflation et en évitant une détérioration continue de la balance commerciale». Pour l'heure et toujours selon cet expert «ce sont des mesures d'atténuation qui doivent primer. Pour M. Belmihoub il faudra donc, entre autres, instaurer une meilleure maîtrise des projets d'équipements et de leurs coûts. A la question vers quels domaines l'économie nationale doit-elle se diversifier ? Il dira «tous les piliers». Et plus explicite il énoncera en premier l'Agriculture. En résumé devant la situation de crise le gouvernement devra choisir entre les virages à prendre en priorité pour éviter d'aller droit au mur. C'est d'ailleurs l'avertissement qu'avait lancé le président de la République dans un discours en date du 3 janvier 2016 où il exigeait au gouvernement de dire la vérité, rien que la vérité à la population algérienne car les ajustements à venir seront douloureux, mais nécessaires pour éviter le scénario de 1986. Il y va de la sécurité nationale. Z. A.