De nouvelles missions sont assignées à l'Inspection générale des finances (IGF). Cet organisme verra ses prérogatives s'élargir progressivement à un rôle «d'alerte et de conseil», selon les termes d'un communiqué du ministère de Finances. La nouvelle fonction conférée à l'IGF, Karim Djoudi, en a parlé lors d'une réunion avec les cadres de cette institution, mercredi dernier à Alger. Il a expliqué que l'IGF ne doit pas être confinée uniquement à un contrôle traditionnel, mais qu'elle doit remplir graduellement un rôle «d'alerte et de conseil». Le ministre trace une sorte de feuille de route à laquelle doivent désormais s'en tenir les inspecteurs de l'IGF, indique la conduite à tenir quant aux missions, à l'élaboration des rapports de l'IGF et à l'adoption d'un code de déontologie. Karim Djoudi est revenu à l'occasion sur le rôle de l'IGF, en matière de sécurisation et de préservation des deniers publics, insistant sur la nécessité de réserver une attention particulière à la formation des ressources humaines et au renforcement des effectifs par des «compétences avérées». De même, il exhorte les cadres et les inspecteurs en charge de la mission de contrôle et d'audit à «respecter les règles de déontologie». Les nouvelles missions en question font partie, en fait, d'une série de mesures prises à la faveur de contrôles plus rigoureux de l'argent public. Une loi organique relative aux lois de finances, encore au stade de projet, a déjà été décidée en ce sens, il y a quelques mois. Ce texte de loi accorde à l'APN la possibilité de contrôler les dépenses budgétaires de l'Etat et de suivre de près l'exécution des lois de finances. Il est vieux en réalité de plusieurs années. S'il arrivait, en tout cas, à voir le jour, il permettrait, et ce sera une première, au pouvoir législatif d'élaborer des «comptes rendus» rigoureux sur toutes les dépenses, budgets des différents organismes publics ainsi que les lois de finances. Aux dires de beaucoup, la loi organique en perspective serait à même de rassurer la classe politique qui, lors de chaque plénière consacrée aux lois de finances, exprime des inquiétudes. Elle instituera, en plus du contrôle rigoureux du Parlement, des mécanismes qui permettront la modernisation et la gestion des finances publiques. Dans le discours institutionnel, on estime que la loi dont il est question est «un saut qualitatif» et une «révolution» pour le contrôle des finances publiques. Y. S.