Après son coup de tonnerre aux Jeux olympiques de Londres où il a fait vibrer Kassamen et hausser le drapeau algérien au firmament du gotha sportif international, Makhloufi nous a offert un extraordinaire remake – même si la couleur de la médaille a changé – en s'illustrant brillamment lors de la finale du 800 m à Rio. Les fines bouches auront beau rétorquer qu'il a raté la première place du podium et ainsi réduire quelque peu sa performance, alors que les experts et les initiés de la discipline ne cessent de rester admiratifs devant cet extraordinaire exploit. La raison est mécanique, Makhloufi a réussi en huit ans a arraché deux médailles et surtout maintenu son niveau d'athlète d'élite durant tout ce cycle malgré un environnement économico-sportif néfaste qui a pesé sur sa préparation post-olympique. Au fil des mois l'enfant de Souk Ahras a vu s'étioler toutes les promesses politico-sportives promises. A la Bourse mirobolante promise par le sponsor majeur Sonatrach, Makhloufi n'a eu droit qu'à des miettes laissées par certains prédateurs qui après avoir fait main basse sur les deniers de cette entreprise ont fait mieux en distribuant des centaines de milliards à des footballeurs véritables pieds nickelés. Pis encore, l'entreprise de téléphonie Mobilis, sponsor gold de l'athlète a honoré ses engagements de manière pernicieuse. Et enfin pour couronner le tout, une année durant le nouveau vice-champion olympique de Rio s'est vu entraîner dans une stérile polémique avec sa fédération de tutelle qui a créé un climat délétère et de suspicion autour de l'athlète et de son encadrement étranger. C'est dire que cette médaille d'argent arraché de haute lutte par Makhloufi est donc une énorme revanche sur tous ceux qui ont douté de ses qualités, mais surtout un exemple référant pour tous les sportifs algériens. Populaire, humble, d'un apport facile, Makhloufi mentor d'une médaille est un symbole de réussite pour toute la jeunesse algérienne qui a veillé toute une nuit pour suivre un des leurs. Les responsables politiques du pays qui doivent couver ce diamant, qui a toujours fait montre d'un patriotisme méritoire d'une médaille au nom de la nation. L. F.