L'annonce de la prochaine réunion informelle de l'Opep prévue fin septembre prochain à Alger, a été l'élément déclencheur de cet activisme des pays exportateurs. Cette réunion est jugée cruciale pour le marché pétrolier. Les différents pays producteurs et exportateurs de pétrole ont même émis le souhait de prendre des décisions concrètes durant la rencontre. La stabilisation du marché pétrolier revient au devant de la scène économique internationale suite aux différentes déclarations des responsables de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep) mais aussi des pays non-Opep. Face aux fluctuations des prix, les pays exportateurs commencent en fait à prendre conscience de l'urgence d'intervenir afin de réguler le marché et protéger leurs intérêts face à de nouveaux géants d'hydrocarbures et particulièrement les Etats-Unis. Ces derniers, faut-il le rappeler, sont revenus en force sur le marché international en tant qu'exportateur après avoir été un net importateur. D'où l'importance des pays de l'Opep de coordonner leurs efforts afin de rétablir l'équilibre entre l'offre et la demande mais également de permettre aux prix d'atteindre un niveau appréciable. D'ailleurs, il convient de souligner que le dynamisme des dernières semaines a permis aux prix de se raffermir et dépasser le seuil des 50 dollars. L'annonce de la prochaine réunion informelle de l'Opep prévue fin septembre prochain à Alger a été l'élément déclencheur de cet activisme des pays exportateurs. Cette réunion est jugée cruciale pour le marché pétrolier. Les différents pays producteurs et exportateurs de pétrole ont même émis le souhait de prendre des décisions concrètes durant cette rencontre. Le premier qui a fait part de sa volonté d'intervenir pour la régulation de l'offre et de la demande est l'Arabie saoudite. Le ministre saoudien du Pétrole a fait savoir, en effet, la semaine dernière que cette réunion informelle est une «opportunité pour les ministres de l'Opep et de pays exportateurs majeurs non-Opep de se rencontrer et de discuter de la situation du marché, y compris de toute action possible nécessaire pour stabiliser le marché». Une sortie qui n'a pas tardé à faire réagir le marché étant donné que les prix qui étaient à la baisse ont pris la tendance haussière et ils ont même dépassé le seuil des 50 dollars samedi dernier. La Russie a également émis le souhait de passer à l'acte et tenter de prendre des mesures face à l'instabilité qui caractérise le marché pétrolier. Dans ce sens, ce gros producteur du brut, s'est dit disposer à prendre part à des discussions sur un gel de la production de pétrole. Le ministre russe de l'Energie a jugé, toutefois, que cette question n'est «pas essentielle pour le moment». Il ajoutera, dans le même ordre d'idées, que la position de la Russie «a toujours été celle d'être prête aux négociations. Par conséquent, s'il s'avère nécessaire – Disons que les pays de l'Opep vont discuter la question – nous sommes également disposés à y participer». Ces deux sorties dont les vues commencent à se rapprocher peuvent influer sur la réunion, voire décider de geler le niveau de production en attendant que la demande reprenne. Du côté des observateurs, l'optimisme est de mise également. Des économistes n'ont pas écarté des décisions à l'issue de la réunion d'autant plus qu'elle se tiendra en marge d'un important Forum énergétique qui réunira outre les producteurs des multinationales influentes à l'image de British Petroleum, Total ou encore l'Agence américaine de l'énergie. Selon les observateurs de la scène pétrolière, la présence des majors pétroliers contribuera à alimenter le débat lors du forum et même permettre de dégager des pistes de réflexion sur l'avenir du marché dans les prochaines années. S'agissant des hypothèses avancées pour cette réunion informelle, des experts estiment que les pays exportateurs pourraient s'entendre sur un seuil de prix minimum à ne pas franchir ou encore une fourchette de prix qui arrangerait l'ensemble des membres. Une démarche qui viendrait ouvrir la voie à des décisions susceptibles de réguler l'offre sur le marché. Ces hypothèses demeurent, cependant, tributaires de la volonté des participants à faire augmenter les prix et permettre au marché de s'autoréguler par la suite. Par ailleurs, soulignons que l'Opep a fait part d'un rééquilibrage du marché pétrolier en 2017, avec une demande mondiale qui continuera à croître face à une accélération du déclin de la production dans les pays n'appartenant pas à l'organisation. Selon les chiffres publiés dans sont rapport mensuel, l'Opep a estimé à 95,41 millions de barils par jour la demande mondiale. Celle-ci progressera de 1,15 mbj, principalement grâce aux pays hors Ocdes (Organisation de coopération et de développement économiques). Les producteurs non-Opep, dont les cours bas affectent la rentabilité des investissements, devraient voir leur production diminuer davantage que prévu, avec une baisse de 150.000 bj, contre 110 000 bj estimée jusqu'alors. Par conséquent, l'excédent mondial de production, supérieur en moyenne à 1 mbj cette année, serait au total largement effacé. Pour la demande adressée aux 14 pays membres de l'organisation, elle s'établira en 2017 à 33 mbj, soit moins que sa production moyenne au premier semestre 2016. S. B.