«Israël ne conclura aucun accord de trêve avec le Hamas et n'ouvrira pas les points de passage sans que soit libéré le soldat Gilad Shalit», a souligné le Premier ministre israélien sortant, Ehud Olmert. Hamas rejette cette condition qu'il qualifie d'«atermoiements israéliens». Pour Azzahar, le Hamas refuse de lier la question du soldat israélien à la conclusion attendue de l'accord. Il a souligné dans ce contexte que le Hamas œuvre pour la conclusion d'un accord de trêve «équilibré loin de toute menace israélienne», estimant que l'accord est désormais caduc. Le mouvement Hamas a, d'autre part, fait observer la coïncidence entre le nouveau préalable posé par Israël (libération du soldat Shalit) et son refus de la durée limitée de la trêve avec une escalade militaire contre Ghaza, ce qui compromet encore plus les chances de la trêve. Quand la trêve, autrement dit, quand le silence des armes dépend de la libération d'un homme, d'un soldat israélien, d'un prisonnier de guerre, détenu par le Hamas, Israël crache à la face du monde entier qu'il ne veut pas la paix. Des dizaines, voire des centaines d'autres personnes vont mourir aussi bien en Palestine qu'en Israël parce que le soldat Shalit est devenu une monnaie d'échange politicienne et électoraliste. Le Hamas, qu'on présente comme une organisation terroriste puisqu'il est classé comme tel par l'Union européenne et les Etats-Unis, accepte une trêve de dix-huit mois et se dit prêt à faire taire ses armes avec son ennemi, alors que l'Etat que l'Union européenne et les Etats-Unis présentent comme une démocratie exemplaire préfère poursuivre ses crimes et provoquer les tirs d'obus de Hamas, et par ricochet, provoquer d'autres morts, y compris dans les colonies israéliennes, rien que pour sauver le soldat Shalit. Est-ce sérieux ? Israël utilise ce prisonnier de guerre, d'une part, pour régler ses problèmes politiques et, d'autre part, pour faire oublier à l'opinion publique israélienne et mondiale la déroute de son armée à Ghaza après plus de 20 jours de bombardements et de massacres de civils. La libération de Shalit, qui devient une condition pour la trêve, serait alors pour Israël une victoire. Pour le Hamas, si Shalit est aussi important pour les siens, sa libération ne se ferait alors qu'en échange de la libération de centaines de prisonniers palestiniens qui croupissent dans les geôles israéliennes depuis de longues années. La majorité des prisonniers palestiniens ne sont pas des militaires, n'ont pas été arrêtés l'arme au poing, mais sont des «enfants» de l'Intifadha qui n'avaient que des pierres pour lapider les chars, les soldats et l'occupant israéliens. Mais la grande manœuvre d'Israël consiste en cette crise politique orchestrée par l'establishment colonialiste afin que, dans les jours, les mois, les années à venir, l'opinion publique mondiale soit indulgente avec un Etat fasciste dont le simulacre de démocratie n'a pas permis l'avènement d'un gouvernement fort et majoritaire pour négocier une hypothétique paix qui ne peut que s'imposer par les armes des Palestiniens. A. G.