Les langues étrangères ont aujourd'hui une grande importance. Pourtant, même s'ils sont réputés être de «bons élèves» en langues, les Algériens se limitent aux expressions les plus courantes, qui ne permettent pas un dialogue. Relativement, hormis le français, le niveau des Algériens en langues étrangères, anglais, espagnol et italien notamment, est très faible. En effet, ceux exerçant dans le commercial, se retrouvent, mondialisation oblige, très en retard, en termes de maîtrise de langue, par rapport au reste du monde. Ces hommes d'affaires, ceux effectuant des transactions commerciales directes avec les étrangers, se trouvent avec un handicap des plus importants : la difficulté, voire l'impossibilité, de communiquer parfaitement lors des pourparlers. Ces graves lacunes, constatées, malheureusement, même lors des séminaires économiques et autres colloques internationaux organisés en Algérie, font perdre ainsi à nos «traders» du temps et, par ricochet, de l'argent. En effet, être polyglotte, permet de comprendre nos vis-à-vis, donc de négocier au mieux. Toutefois, les hommes d'affaires algériens, à l'heure où notre pays diversifie ses coopérations commerciales avec plusieurs partenaires étrangers, tentent, chacun à sa manière, de dépasser ce problème, en optant pour plusieurs formules, notamment en suivant des cours accélérés. Motif ? Certaines langues étrangères, l'anglais en tête, se sont magistralement imposées dans le monde actuel, scientifique, médical, commercial, ou littéraire soit-il, comme langue de référence. Interrogé à cet effet, certains investisseurs nous ont affirmé avoir eu recours à des cours intensifs dans des établissements privés, ou des centres culturels rattachés à des ambassades étrangères à Alger, tels le centre culturel italien, les Instituts Cervantès ou Goethe. L'autre méthode utilisée par nos opérateurs économiques est le recours à des interprètes traducteurs lors de leurs rencontres d'affaires ou durant les séminaires. Loin de sous-estimer le travail des interprètes traducteurs, cette méthode est cependant loin d'être idéale pour les hommes d'affaires. En sus des coûts de prise en charge de ces intermédiaires, ce qui équivaut à des dépenses supplémentaires, cette option est synonyme, pour certains, de livrer à des oreilles «indiscrètes» des secrets de transactions. Evidemment, ce motif n'est explicitement pas évoqué, et on se contente de paraphraser la fameuse expression italienne «traduttore : traditore» (traducteur : traître). Interrogé à ce sujet, le P-DG de Jus Rouiba, Slim Othmani, nous a fait savoir qu'il n'y a pas de quoi s'alarmer. Pour lui, les hommes d'affaires algériens ne maîtrisent pas les langues étrangères mais sont loin d'être nuls. Ils possèdent le minima pour faire passer le message, affirmera-t-il. S. B.