Que nos villes sont laides ! Certaines beaucoup plus que d'autres. Pour diverses raisons, l'anarchie qui accompagne l'extension des villes algériennes a enlaidi l'espace urbain et a fait de nos villes un cauchemar pour les yeux des habitants mais aussi et surtout des visiteurs. Que nos villes sont laides ! Certaines beaucoup plus que d'autres. Pour diverses raisons, l'anarchie qui accompagne l'extension des villes algériennes a enlaidi l'espace urbain et a fait de nos villes un cauchemar pour les yeux des habitants mais aussi et surtout des visiteurs. Le massacre urbanistique et architectural accentué durant les années quatre-vingt-dix se poursuit malheureusement aujourd'hui malgré les nombreux cris d'alarme lancés y compris par les autorités. Tizi Ouzou est l'une des villes les plus touchées par ce désastre, où l'administration continue à délivrer des permis de construire controversés et à laisser faire les agressions contre l'urbanisme, avec notamment la réalisation de bâtiments au milieu des villas et au milieu de la forêt. Mais au cœur de la ville des Genêts, le mal est fait, dit-on, même s'il y a encore des ruelles et des quartiers à sauver de l'anarchie. Et quand le mal est déjà fait, il y a encore de l'espoir de faire quelque chose pour réduire la laideur en vogue et, pourquoi pas, embellir un peu certains endroits de la ville. Ce n'est pas chose facile mais pour des artistes tout est possible. Car ils sont des champions des métamorphoses. Ils ont l'art créateur et sont capables de transformer des choses anodines en de belles œuvres, de transformer aussi des endroits laids en de magnifiques espaces coloriés. C'est le street art qu'il faut pour une ville comme Tizi Ouzou qui a subi toute sorte d'agressions urbanistiques et architecturales et il est temps d'y remédier si l'on ne veut pas que la laideur de la ville devienne la principale source de dépression pour ses habitants. Les élus locaux de la commune et/ou l'administration de wilaya n'ont pas besoin de beaucoup de moyens financiers pour agir dans le sens d'un embellissement de certains endroits de la ville des Genêts. Les street artists ou les artistes des rues ne sont pas du genre à exiger des sommes faramineuses pour produire des œuvres sur des édifices ou des mûrs. Certains pourraient faire le travail gratuitement. De beaux dessins sur les façades de bâtiments ou de jolis graffitis sur des mûrs non-entretenus donneront de belles couleurs à la ville, ou du moins à certains quartiers de la ville. L'on se rappelle quand la fièvre des escaliers arc-en-ciel a pris la planète, certaines villes algériennes ont eu leurs lots de couleurs. Et Tizi Ouzou a eu sa part, notamment du côté des marches d'escaliers situées sur la rue Lamali Ahmed, menant du centre-ville vers le CHU Nedir- Mohamed. Pendant une période, l'endroit était beau. L'un des rares endroits beaux dans cette ville rongée par le béton. Malheureusement, l'entretien n'a pas suivi, l'œuvre étant celle de jeunes street artists amateurs et surtout sans moyens leur permettant d'entretenir les escaliers. C'est essentiellement pour cette raison que les pouvoirs publics doivent s'impliquer aux côtés des artistes des rues pour une grosse opération d'embellissement de la ville de Tizi Ouzou, victime de l'agression de la mafia du foncier et du laxisme de l'Etat. Cela ne coûtera pas les yeux de la tête comme les concerts des chanteurs orientaux que l'Etat invite à coup de milliards. Les jeunes artistes ne sont pas très regardants sur le volet financier. Ensuite, il s'agit de réserver un petit budget à l'entretien des fresques réalisées sur les façades et autres murs de la ville. Pour que les œuvres ne se meurent pas avec le temps et les conditions climatiques. M. B.