Plusieurs secteurs de la fonction publique risquent, demain et mardi, une paralysie réelle. Et cette situation va se poursuivre durant deux autres jours, la semaine prochaine, soit les 24 et 25 octobre. Les syndicats autonomes de l'éducation, de la santé et autres mettent à exécution leur menace de grève en raison de la suppression de la retraite anticipée et de la révision du code du travail. Ils s'y opposent, considérant que c'est «une atteinte grave aux droits acquis au prix de grands sacrifices». Et ils sont décidés à aller au bout de leur action jusqu'à faire revenir le gouvernement sur ses décisions. Ce qui n'est pas évident en ces temps de crise et d'austérité. Une chose est sûre, c'est que la rentrée 2016-2017 commence mal et l'agitation pourrait durer des mois, rappelant d'autres années où la grogne sociale était le maître-mot. Les syndicats de l'éducation nationale sont les «meneurs» pour reprendre l'expression d'un parent d'élèves. Et ils sont pesants en nombre et par leur force de frappe, rôdés par les nombreuses actions de protestation menées jusque-là. L'on cite le CLA, le Cnapeste, le Snapest, l'Unpef, le Satef et l'organisation regroupant les enseignants du primaire. Des syndicats des différents corps de la santé ont aussi annoncé leur participation au mouvement protestataire, entre autres, le Snpsp, le SAP, les vétérinaires et autres. Le syndicat autonome de la Poste sera également de la partie. L'autre organisation qui a décidé de se joindre à cette action protestataire est le Snapap. L'aile «opposée à celle de Felfoul». Elle est très active sur le réseau social Facebook et fortement présente dans les médias, principalement les chaînes de télévision privées. Initialement le syndicat (Snapap) avait décidé d'agir seul. D'ailleurs, à plusieurs reprises, il a initié des marches de protestation dans des wilayas comme Béjaïa et Tizi Ouzou et il projette de généraliser son action, comptant sur l'adhésion des travailleurs de plusieurs secteurs. Les dernières marches organisées dans les deux wilayas de Béjaïa et de Tizi Ouzou ont eu pour mot d'ordre «Non au projet de code du travail». Un projet dont il juge le contenu en contradiction avec la Convention internationale du travail. Le Snapap décide donc de se joindre à l'action protestataire (de demain et mardi) pour dire son rejet de la révision du code du travail mais aussi son opposition à la suppression de la retraite anticipée. Aussi, il réclame une augmentation conséquente des salaires, la revalorisation du pouvoir d'achat et l'édification d'une école moderne loin des conflits idéologiques et sectaires. La ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghabrit, a essayé de faire un pas envers les contestataires, en les appelant à une réunion pour la journée d'hier, avec l'idée de les dissuader d'enclencher le mouvement de grève. La réunion n'a pas eu lieu, les syndicats l'ayant boycottée, refusant d'aller vers une nouvelle «réunion d'information», alors qu'ils exigent une réunion pour «négocier» ou du moins «engager un vrai dialogue» avec le département ministériel et autres partenaires. Dans les autres secteurs, c'est le silence radio. Aucune réaction officielle aux menaces de grève. K. M.