La note de conjoncture du premier semestre 2008 élaborée par le Conseil national économique et social soutient que la tendance à la baisse du chômage observée depuis une décennie est due à la mise en œuvre de nombreux programmes publics d'emploi. La même source ajoute que la tendance actuelle peut permettre un taux de chômage inférieur à 10% à l'horizon 2010. La note du CNES rappelle que le programme du président de la République a fait de la résorption du chômage une priorité nationale. Un projet de création de 2 millions d'emplois durant le quinquennat 2005-2009 a été dès lors lancé. Une enveloppe financière a accompagné le projet. A quelques mois du bilan, il semble que les résultats ne sont pas à la hauteur des ambitions affichées. S'il est permis, a priori, de remettre en cause la panoplie de dispositifs mis en place dans la perspective de créer des postes d'emploi pérennes, il y a néanmoins d'autres pistes à explorer pour mieux cerner la problématique. Il s'agit, en fait, de poser la question suivante : pourquoi, avec tant de dispositifs, le gouvernement n'arrive-t-il pas à maîtriser la politique de l'emploi ? Au sein de la population inactive, l'explication est vite trouvée. Le chômeur algérien fait face à des contraintes administratives insurmontables. Ces contraintes se situent à plusieurs niveaux. Mais la plus visible est décidemment l'administration locale. Cette dernière est usuellement montrée du doigt par les demandeurs d'emploi, notamment chez les jeunes. Conséquence : les dispositifs mis en place par les pouvoirs publics dans la perspective d'attirer les jeunes à des investissements créateurs d'emplois se sont révélés inopérants. Les dispositifs n'ont pas été accompagnés par des orientations à dimension politique. Car le succès d'un dispositif est souvent tributaire des outils qui l'accompagneront. Dans le cas des dispositifs publics visant l'endiguement du chômage, on s'est contenté, côté officiel, de l'effet d'annonce. Sur le terrain, tous les candidats à un investissement ont été confrontés à un mur de refus. Il aura fallu plusieurs mois pour que le gouvernement soit amené à la terrible conclusion : les dispositifs de création d'emplois ont été noyés dans un engrenage bureaucratique. Les enquêtes révèlent également que 90% des postes créés sont des emplois d'attente. La moyenne de postes de travail créés de manière pérenne ne dépasse pas les 12%. Ce qui dénote l'inefficacité de ces multiples dispositifs à générer des postes de travail. Cette évaluation, au demeurant objective, n'a pas empêché le ministre du Travail d'annoncer, au mois de mai l'année dernière, que le nouveau dispositif de promotion de l'emploi -s'étalant de 2009 à 2013 et bénéficiant d'une enveloppe de 42,5 milliards de DA- vise la création de 185 000 emplois sur les 400 000 prévus par la stratégie globale de lutte contre le chômage. A. Y.