Au cours de la dernière décennie, la question du chômage, et particulièrement celui des jeunes et des universitaires a occupé les débats de la scène sociale. En effet, la perception du chômage tranche singulièrement avec la tendance à la baisse globale du taux de chômage enregistrée au cours de ces dix derniers années. Certes, le taux de chômage des jeunes a baissé au cours de l'année 2008 par rapport à 2007. Cependant il reste préoccupant au regard de son niveau et de son écart par rapport aux autres catégories. La tendance à la baisse du chômage s'est poursuivie en 2009 avec un taux qui devrait se situer entre 10,9 et 11%, contre 11,3% en 2008. Cette baisse s'explique essentiellement par les performances des activités hors hydrocarbures, dont le taux de croissance pourrait atteindre 11% selon les premières estimations du ministère des Finances, et par la poursuite des programmes des soutien à l'emploi initiés par l'Etat depuis 1990. L'emploi et le chômage des jeunes sont deux questions inscrites dans les priorités des autorités publiques. Au cours du premier semestre 2009, et selon le bilan du gouvernement, le nombre d'emplois créés s'élève à plus de 758 000 emplois. Ainsi, au cours de ce semestre, la création d'emploi reste dominée par les emplois d'attente. Il est cependant à noter, une certaine amélioration dans la participation des entreprises publiques à la création d'emploi, un fait à relever avec la reprise de la production hors hydrocarbures dans le secteur public (5,1%). La question de l'emploi reste ainsi une question cruciale au cours de ce premier semestre 2009, et imprégnera la demande sociale sur le long terme de la population en âge de travailler. En 2008, la population en âge de travailler (15-64 ans) s'élèvait à 22,6 millions, soit 67% de la population totale. Le chômage chez les jeunes reste plus élevé Bien qu'il ait été divisé par deux depuis 2001, le taux de chômage chez les jeunes reste élevé, il est l'un des plus élevés des pays du bassin méditerranéen. Les ¾ des chômeurs ont moins de 30 ans. Le pic atteint est de plus de 25% chez les moins de 20 ans, avec un nombre de 140 000 chômeurs. En 2008, les jeunes âgés entre 20 et 24 ans représentaient plus de 57%. Les catégories des 15-24 ans enregistrent les taux de chômage les plus élevés, avec respectivement 25% chez les moins de 20 ans et 23% pour la tranche 20-24 ans, soit plus du double du taux de chômage global. Le chômage des jeunes se conjugue avec celui des universitaires. En 2008, le poids des universitaires en chômage atteint près de 20%, celui des sans instruction était que de 2,1%. L'instruction et l'analphabétisme se rejoignent dans la durée de recherche d'un emploi. Ce sont ces deux catégories qui restent le moins en raison du manque d'exigence pour la première et de sa qualification pour la seconde. Le nombre moyen de mois consacrés à la recherche d'emploi est identique à savoir 22,8 mois contre 25,8 en moyenne globale. La flexibilité de l'emploi est de moins en moins acceptée selon que le niveau d'instruction du chômeur soit élevé. En effet, plus de 40% des universitaires en chômage n'accepteraient pas de changer de wilaya. Par ailleurs, il faut relever que les résultats de l'enquête montrent que ces derniers acceptent plus facilement un emploi inférieur à leurs aptitudes professionnelles qu'un emploi mal rémunéré. La loi de finances complémentaire 2009 consacre de nombreuses mesures en faveur de la création d'entreprise et de la promotion de l'emploi, entre autres ; l'allongement de deux années de la période d'exonération en matière d'IRG au profit des micro entreprises éligibles au Fonds national de soutien à l'emploi des jeunes (FNSEJ), qui s'engagent à recruter au moins cinq employés à durée indéterminée (CDI). Il y a aussi l'allongement à cinq années de la période d'exonération en matière d'IBS au profit des investisseurs créant plus de 100 emplois au moment du démarrage de l'activité. Nassima Bensalem