Comme première étape de sa «tournée de remerciements à ses électeurs», Donald Trump a choisi l'Indiana, dont le gouverneur est le futur vice-président Mike Pence, et précisément l'entreprise de climatiseurs Carrier, menacée de délocalisation et de 2 000 suppressions d'emplois. C'est lors de cette escale, jeudi dernier, que le futur président des Etats-Unis a lancé : «Les entreprises ne vont pas continuer à quitter les Etats-Unis sans qu'il y ait des conséquences. C'est fini ça. C'est fini.» Comme première étape de sa «tournée de remerciements à ses électeurs», Donald Trump a choisi l'Indiana, dont le gouverneur est le futur vice-président Mike Pence, et précisément l'entreprise de climatiseurs Carrier, menacée de délocalisation et de 2 000 suppressions d'emplois. C'est lors de cette escale, jeudi dernier, que le futur président des Etats-Unis a lancé : «Les entreprises ne vont pas continuer à quitter les Etats-Unis sans qu'il y ait des conséquences. C'est fini ça. C'est fini.» Le New York Times éclaire le contexte de cette visite, chiffres à l'appui : l'industrie des Etats-Unis a perdu 5 millions d'emplois depuis l'an 2000, et dans le seul Etat de l'Indiana, les emplois manufacturiers sont passés de 665 000 en 2000 à 518 000 en 2016, soit une perte de 147 000 emplois. Pendant son discours devant le personnel de l'usine, le milliardaire s'est vanté en détail de la manière dont, au cours d'une conversation téléphonique, il avait forcé Gregory Hayes, Pdg du conglomérat United technologies corporation (UTC) - ledit Hayes étant présent dans la salle - à préserver l'emploi et la production de cette usine de l'Indiana. Trump affirme avoir non seulement empêché sa délocalisation au Mexique, mais également sauvé plus de 1 000 emplois dans cette usine. Il en a profité pour dénoncer encore une fois l'accord de libre-échange nord américain Aléna : «L'Aléna est une autoroute à sens unique vers le Mexique.» Donald Trump a fait de cette usine Carrier, qui fabrique des climatiseurs, l'incarnation de sa promesse électorale de maintenir et même de faire revenir aux Etats-Unis des emplois manufacturiers, qui ont été délocalisés par millions au Mexique, en Chine ou ailleurs ces dernières décennies. C'est l'un des arguments qui lui a permis de gagner dans des Etats industriels sinistrés, qui votaient traditionnellement démocrate, et de remporter la présidentielle. Il s'est aussi moqué de ceux qui lui reprochent de galvauder la fonction présidentielle en forçant aussi personnellement la main à des dirigeants d'entreprise. «Ils disent que ce n'est pas présidentiel d'appeler ainsi les dirigeants d'entreprises géantes. Je pense au contraire que c'est très présidentiel et si ça ne l'est pas tant pis», a déclaré le milliardaire. Il a manié la carotte - une promesse réitérée de baisse de la fiscalité et un démantèlement des régulations- et le bâton : les entreprises «peuvent quitter un Etat (fédéré) pour un autre Etat (fédéré) et négocier des accords avec différents Etats, mais quitter le pays va être très très difficile». Le milliardaire, qui prendra ses fonctions à la Maison-Blanche le 20 janvier, n'a pas spécifié quelles seraient les «conséquences» pour ces sociétés. Cependant, Fortune, le magazine financier américain, explique comment s'est déroulée la négociation entre Gregory Hayes, le patron de UTC qui possède Carrier, et le nouveau président élu, Donald Trump. Alors que Hayes expliquait que la fermeture de l'usine de l'Indiana et sa délocalisation au Mexique permettait d'économiser 65 millions de dollars par an, Trump a répliqué que ces économies pourraient être remplacées par des réductions de l'impôt sur les sociétés. Par ailleurs, durant sa campagne, on se rappellera que Trump a menacé de taxer fortement les importations en provenance du Mexique. A la fin de la conversation, raconte Fortune, UTC était d'accord pour garder 800 emplois d'ouvriers en Indiana ainsi que 300 emplois d'ingénieurs et de cadres au siège. En échange, l'entreprise sera dispensée de payer quelque 700 000 dollars de taxes locales pendant plusieurs années. Cependant, 1 300 emplois seront tout de même délocalisés au Mexique. L'agence de presse Reuters, citant une source proche du dossier, explique que Carrier aurait obtenu de l'Indiana 7 millions de dollars d'avantages fiscaux, tout en acceptant d'investir 16 millions de dollars dans l'Etat. Lors de cette visite dans l'Indiana, Donald Trump a promis de créer un environnement favorable aux entreprises en réduisant les impôts et les normes réglementaires : «Il n'y a plus aucune raison que vous partiez.» Agences