Les «informations» colportées par le Maroc sur un prétendu détournement d'une partie de l'aide humanitaire européenne destinée aux réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf sont formellement démenties par le Commissariat européen chargé de l'aide humanitaire, a indiqué, hier, l'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles, Amar Belani. Les «informations» colportées par le Maroc sur un prétendu détournement d'une partie de l'aide humanitaire européenne destinée aux réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf sont formellement démenties par le Commissariat européen chargé de l'aide humanitaire, a indiqué, hier, l'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles, Amar Belani. «Le Cabinet du Commissaire européen chargé de l'aide humanitaire, Christos Stylianides, a catégoriquement démenti l'information sur un soi-disant détournement d'une partie de l'aide humanitaire européenne destinée aux réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf», a déclaré M. Belani, ajoutant que l'objectif était de «manipuler l'opinion publique marocaine et internationale dans une vaine tentative de porter atteinte à l'image de l'Algérie dont le soutien au peuple sahraoui et la solidarité agissante à l'égard de ses réfugiés, ne souffrent d'aucune contestation». Le 28 novembre dernier, l'agence officielle de presse marocaine MAP a diffusé une dépêche «calomnieuse» en attribuant à M. Stylianides «une déclaration sortie de son contexte sur le prétendu détournement d'une partie de l'aide humanitaire européenne destinée aux réfugiés sahraouis de Tindouf». A ce propos, M. Belani a rappelé que M. Stylianides avait indiqué en avril dernier, dans une réponse à une question écrite de l'eurodéputé Hugues Bayet, connu pour ses accointances avec le Maroc, que «la Commission travaille avec un nombre limité d'organisations partenaires clés (notamment le Programme alimentaire mondial, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, Oxfam, la Croix-Rouge espagnole) pour garantir la maîtrise totale de l'aide», soulignant que «l'aide humanitaire de la Commission n'est ni fournie ni contrôlée par une quelconque autorité politique». Le Commissaire européen a précisé que 24 missions de contrôle ont été effectuées en 2015 et le personnel humanitaire de la Commission a passé jusqu'à deux semaines par mois dans les camps. Sur la question du recensement des réfugiés, qui est l'un des éléments du plan de règlement onusien de la question sahraouie dans la perspective de l'organisation d'un référendum d'autodétermination, M. Belani a indiqué que la Commission avait clairement signifié «qu'il n'appartient pas à l'Union européenne d'effectuer un recensement des réfugiés» et que «cette question doit être examinée dans le cadre du processus conduit par les Nations unies», tout en assurant que «l'UE s'abstiendra de toute action qui pourrait compromettre ce processus, mais continue à encourager les parties à rechercher une solution négociée au conflit». Les déclarations de M. Stylianides viennent confirmer celles de sa collègue bulgare, Kristalina Georgieva, vice-présidente de la Commission en charge du budget et des ressources humaines, qui avait affirmé devant la Commission du Contrôle budgétaire du Parlement européen, en janvier 2016, l'efficacité des contrôles inopinés et fréquents effectués par l'UE sur l'acheminement et la distribution de l'aide européenne aux réfugiés sahraouis. L'ex-directeur général de l'Aide humanitaire et de la protection civile, le Danois Claus Sorensen, lors de la présentation devant la Commission du contrôle budgétaire au Parlement européen, en juillet 2015, de l'état de l'aide de l'UE aux réfugiés sahraouis, a aussi qualifié le dispositif de contrôle de l'UE d'extrêmement «rigoureux» et «complet», basé sur plus de 30 rapports d'audit. APS