Le redémarrage du Haut fourneau (HF) ainsi que toutes les installations annexes du complexe sidérurgique d'El Hadjar (Annaba) prévu pour le 15 décembre prochain n'aura finalement pas lieu et a été reporté pour fin février-début mars 2017. On avait au départ tablé sur la date du 1er novembre sur instruction du ministre de l'Industrie et des Mines Abdesslem Bouchouareb pour donner une dimension historique à la mise en service du complexe en cette date-anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale mais les travaux ont traîné en longueur, d'autant plus que des incidents sont survenus et des anomalies sont apparues au cours des travaux en question. Incidents aggravés par des vols d'équipements et des actes de malveillance que le syndicat d'entreprise avait dénoncé dans un communiqué qualifiant les auteurs de ces actes de traîtres travaillant pour des individus qui font tout pour empêcher le redémarrage et ainsi continuer à importer les produits sidérurgiques. Pour rappel, au départ, après la décision prise par les pouvoirs publics de procéder à la rénovation du complexe sidérurgique, près d'un milliard de dollars a été affectés à cette opération et les travaux devaient durer tout au plus 4 à 5 mois pendant lesquels des sociétés étrangères et nationales devaient démonter les anciennes installations et les remplacer par de nouvelles ultramodernes pouvant porter la production à 2 millions de tonnes/an. L'entreprise italienne Ferretti désignée pour effectuer les travaux s'était avérée incompétente et avait dû abandonner, le contrat avait été résilié et une importante entreprise en l'occurrence Pirson, spécialisée dans la réfection et la rénovation industrielles, avait repris le chantier. Cette dernière devait rattraper les retards enregistrés tout en respectant le planning qu'elle avait fixé mais là aussi Pirson, bien que renforcée par ATB Osborn, avait été confrontée à des incidents dus à des montages non conformes exécutés par Ferretti. De Charybde en Scylla, si bien que le calendrier s'est trouvé sérieusement compromis. «Nous ne pouvons pas entamer certains travaux avant de régler les problèmes apparus sur des installations en rapport avec le HF qui est le cœur battant du complexe et donc cela prend du temps», nous a confié un ingénieur affecté aux travaux. A la question sur le redémarrage effectif du complexe, il nous dira qu'il est impossible que les installations soient mises en service avant fin février, début mars 2017. Ces délais restent hypothétiques au vu de la situation que connaît le complexe sidérurgique affilié au Groupe public Imetal qui se démène en mettant tous les moyens dont il dispose pour faire redémarrer le complexe. De report en report, les ouvriers en sont venus à désespérer de cette situation et avec elle la crainte de perdre leurs postes d'emplois. Ils sont aujourd'hui près de 5 000 travailleurs à attendre et à espérer un redémarrage qui, apparemment, ne sera pas pour demain. M. R.