La problématique terroriste en Afrique, la lutte et la prévention pour y remédier, l'expertise algérienne «incontestable» en la matière et la crise libyenne après la reprise de Syrte étaient l'essentiel des sujets abordés lors de la 10e réunion annuelle des points focaux du Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme (Caert), tenue à Alger. Une réunion sur la situation en Libye, se tiendra prochainement à Alger, y a été annoncée. Les travaux de cette 10e réunion annuelle se sont clôturés, jeudi dernier à Alger. L'objectif de la rencontre africaine était l'élaboration d'un plan de prévention contre le phénomène terroriste, l'identification des priorités et le partage d'expériences entre les Etats africains. Les participants à cette rencontre ont souligné l'importance de coordonner les efforts et partager les expériences dans le cadre de la lutte antiterroriste et l'extrémisme violent sur le continent africain. «Il est important que les efforts bilatéraux, régionaux et internationaux visant à créer des plateformes de coopération judiciaire, de sécurité et d'échange d'expériences, d'informations et de bonnes pratiques dans la lutte contre ce fléau soient encouragés», a souligné le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères. Il a également relevé l'apport et la contribution sécuritaire de l'Algérie qui fournit d'«importants efforts» et mobilise d'«énormes ressources» pour sécuriser l'ensemble de ses frontières dans la lutte qu'elle mène contre les résidus du terrorisme sur son territoire. Pour sa part, le commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, Smaïl Chergui, a appelé au renforcement du partenariat, notamment avec les Nations unies, et à une «mobilisation quasi-permanente» pour faire face à la menace terroriste. Les points focaux et l'expertise algérienne Le point focal est l'institution choisie par chaque pays pour le représenter devant le Centre ouvert en octobre 2004. Cela peut être aussi les ministères de l'Intérieur, de la Défense ou des Affaires étrangères des pays membres. Le Caert, dont le siège se trouve à Alger, a été créé par l'Union africaine pour coordonner les efforts individuels et collectifs (entre pays d'Afrique) afin de faire face à la menace terroriste, en émettant des recommandations. L'objectif étant aussi d'échanger des informations sur les mouvements des groupes terroristes, l'assistance judiciaire mutuelle et l'échange d'études et d'expertises. Les points focaux représentant les pays africains au (Caert) ont souligné, mercredi à Alger, que l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme demeurait un exemple à suivre pour faire face à ce phénomène transfrontalier. «En Algérie on ne parle plus de terrorisme ni d'attentats depuis 1994, ce qui peut faire de l'expérience algérienne un cas d'école en la matière. Nul pays n'est en mesure de lutter seul contre le terrorisme même les grandes puissances», a souligné le commissaire de police Diao Moussa, en marge de la rencontre. De son côté, le point focal de la Côte d'Ivoire, le Colonel Ouattara, a indiqué s'intéresser autant à l'expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste. «Nous échangeons beaucoup avec nos partenaires en Algérie et nous profitons de leur expérience, et je pense que cela, a permis à notre pays d'être aguerri», a-t-il dit. Aussi, ajoutera-t-il, «les actes terroristes ayant frappé la Côte d'Ivoire, ont été l'occasion pour notre pays de revoir notre stratégie pour se préparer à toute éventualité». Pour le représentant ivoirien, les réunions annuelles du Caert sont «un élément assez essentiel pour tous les pays parce qu'elle permet aux points focaux de se rencontrer, pour certains se connaître, et mettre en place une collaboration quotidienne journalière qui assure l'échange en temps réel autour des différents problèmes qui minent nos pays». Ateliers de travail sur la crise Libyenne à Alger Le directeur du Caert, Larry Gbevlo-Lartey Esq, a annoncé la tenue fin du mois courant d'une réunion sur la Libye, en vue de trouver des solutions à la situation sécuritaire dans ce pays. «La réunion qui se tiendra au siège du Caert, a pour objectif de trouver des solutions à même d'éviter que la menace terroriste ne se propage aux autres pays de la région», a déclaré M. Gbevlo-Lartey à l'ouverture de la rencontre. Cette réunion, qui se tiendra sous forme d'ateliers de travail, «verra la participation de l'ensemble des pays ayant des frontières communes avec la Libye pour les associer à la recherche de l'origine du problème et à la quête des solutions», a ajouté le responsable du Caert. Ce dernier a, en outre, souligné que «la situation en Libye est placée au centre des préoccupations de l'UA et des pays frontaliers», appelant tous les Etats «à poursuivre leurs efforts dans la lutte antiterroriste et l'extrémisme violent, étant les premiers responsables» de la situation. «Notre objectif aujourd'hui est d'élaborer des recommandations au plan de prévention des violences et de l'extrémisme, qui devront être approuvées par le Conseil de sécurité, je pense que nous sommes sur la bonne voie», a-t-il poursuivi. Il a notamment mis l'accent sur «la nécessité d'étudier et d'anticiper les ramifications d'une éventuel extension de la situation aux Etats membres de l'UA voisins de la Libye, en mettant un mécanisme adéquat dans la coopération dans la lutte antiterroriste, à travers des moyens importants pouvant répondre convenablement à la menace terroriste et à la stabilité des pays». Coordonner les efforts entre les Etats Les participants à la réunion ont souligné l'importance de coordonner les efforts dans le cadre de la lutte antiterroriste et l'extrémisme violent dans le continent africain. Compte tenu de la situation au Sahel marquée notamment par la persistance de la menace terroriste, le trafic de drogue et d'armes, les kidnappings contre rançon ainsi que la migration illégale, «les pays de la région du sahel doivent conjuguer leurs efforts dans le cadre de l'Union africaine (UA)», a déclaré le SG du MAE, Hassane Rabehi, à l'ouverture des travaux. A cet égard, M. Rabehi, a estimé qu'«il est important que les efforts bilatéraux, régionaux et internationaux visant à créer des plateformes de coopération judiciaire, de sécurité et d'échanges d'expériences, d'informations et de bonnes pratiques dans la lutte contre ce fléau soient encouragés». Il a, à cette occasion, souligné l'apport et la contribution sécuritaire de l'Algérie qui fournit d'«importants efforts» et mobilise d'«énormes ressources» pour sécuriser l'ensemble de ses frontières dans la lutte qu'elle mène contre les résidus du terrorisme sur son territoire. «L'Algérie mesure l'importance des efforts qui doivent continuer d'être déployés de façon inlassable à l'échelle internationale, régionale et nationale en vue de s'adapter pour mieux combattre les phénomènes de radicalisation, d'extrémisme violent ainsi que la menace des terroristes étrangers», a-t-il soutenu. Plaidoyer pour la mobilisation autour de la Libye Après la reprise de Syrte et, étant donné que la situation en Libye, placée au centre des préoccupations de l'UA, une réunion autour de la question se tiendra fin décembre à l'initiative du Caert, a annoncé son directeur, Larry Gbevlo-Lartey Esq. «La réunion qui se tiendra au siège du Centre, a pour objectif de trouver des solutions à même d'éviter que la menace terroriste ne se propage aux autres pays de la région», a déclaré M. Gbevlo-Lartey. Cette réunion qui se tiendra sous forme d'ateliers de travail, «verra la participation de l'ensemble des pays ayant des frontières communes avec la Libye pour les associer à la recherche de l'origine du problème et à la quête des solutions», a ajouté le responsable du Caert. Avec la reprise de la ville libyenne de Syrte à l'organisation terroriste Etat islamique (EI/Daech) par les forces du gouvernement d'union nationale libyen (GNA), la situation nécessite «une attention accrue», non seulement à la frontière tunisienne, mais aussi au niveau de l'ensemble des pays du Sahel, selon le Commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, Smail Chergui. «En dépit des progrès enregistrés en Afrique en matière de lutte antiterroriste, nous avons besoin d'une mobilisation quasi-permanente en raison de la menace que représente les quelque 2 000 éléments terroristes étrangers de retour dans le continent en provenance de l'Irak, de la Syrie et du Yémen», a-t-il dit. Des recommandations ont été adoptées au terme des travaux et seront soumises au Conseil de sécurité pour approbation, a indiqué le directeur du Caert. A. B.