Le Parlement condamne le président Maduro Le Parlement vénézuélien, contrôlé par l'opposition, a voté lundi contre le président Nicolas Maduro. Ce vote, au cours d'une session agitée, reste toutefois symbolique car il a de fortes chances d'être invalidé par la Cour suprême vénézuélienne (TSJ) qui, avant même le début des débats, a prévenu que «l'Assemblée nationale n'avait pas la faculté de destituer le président de la République». L'opposition de centre-droite, devenue majoritaire au Parlement fin 2015, livre une bataille au pouvoir exécutif socialiste de Nicolas Maduro dont elle demande le départ et des élections anticipées avant celles prévues en 2018. «Est approuvé l'accord selon lequel Nicolas Maduro est reconnu responsable de manquements aux devoirs de sa fonction et il est exigé une sortie électorale à la crise vénézuélienne pour que ce soit le peuple qui s'exprime dans un vote», a déclaré le nouveau président du Parlement Julio Borges, issu de l'opposition. En face, le député chaviste Hector Rodriguez a qualifié l'initiative d'«acte insensé et irrationnel». «Lorsqu'ils diabolisent les actions du Président, ils reconnaissent implicitement qu'il gouverne effectivement. C'est une opéra bouffe de plus», a également commenté le député chaviste Pedro Carreno. Maduro a nommé la semaine dernière comme vice-président Tareck El Aissami, un «dur» de son équipe, chargé de lui succéder au cas où il serait finalement destitué. Débat sur la réforme constitutionnelle en Turquie La Grande Assemblée nationale turque, le Parlement monocaméral, a voté dans la nuit d'hier en faveur de la poursuite du débat sur un projet de réforme de la Constitution visant à renforcer les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, une étape de plus vers la formation d'un régime présidentiel. Erdogan estime que la Turquie a besoin d'une présidence forte afin de prévenir l'instabilité politique, mais ses détracteurs craignent qu'un tel changement de régime n'aboutisse à concentrer trop de pouvoir entre les mains du chef de l'Etat, déjà accusé de dérive autocratique. Le projet de loi a été approuvé par 338 élus sur 550, dont 134 contre le projet, ce qui suggère que certains élus de l'AKP, parti au pouvoir, et du parti d'opposition MHP (extrême-droite), qui s'est rangé derrière la réforme, n'ont pas voté en faveur du texte. L'AKP compte 316 députés et le MHP 39. Chaque article va désormais être discuté et l'AKP espère achever le débat d'ici le 24 janvier. Pour être adoptée, une modification de la Constitution doit être votée par au moins 330 députés. La réforme permettrait théoriquement à Erdogan de rester au pouvoir jusqu'en 2029, s'il gagnait le scrutin présidentiel prévu en 2019 et était réélu cinq ans plus tard.