Des heurts entre manifestants anti et pro gouvernement ont éclaté jeudi à Caracas alors que des membres de l'opposition au président vénézuélien, désormais majoritaire au parlement, voulaient activer le processus de révocation de Nicolas Maduro par un référendum. L'affrontement, qui a impliqué des échanges d'insultes, de coups et des jets de pierres, s'est produit dans le centre de la capitale, a proximité du Conseil national électoral (CNE). Conformément à la loi vénézuélienne, un référendum révocatoire peut être convoqué à partir de la moitié du mandat du président en exercice. Nicolas Maduro, élu en 2013 pour six ans, sera à mi-mandat le 19 avril. Pour y parvenir, une pétition signée par 20% des électeurs, soit 3,9 millions de personnes, en moins de trois jours est nécessaire. Quelque 150 personnes de l'opposition au président et à son gouvernement, dont une trentaine de députés, tentaient donc de se rendre au CNE pour demander les documents officiels servant à recueillir des signatures, lorsqu'ils sont tombés sur une cinquantaine de chavistes (du nom du président défunt Hugo Chavez, au pouvoir de 1999 à 2013 et mentor de Maduro) devant l'institution. Pour l'heure, les autorités n'étaient pas en mesure de fournir un bilan des heurts. Un député de l'opposition Tomas Guanipa a toutefois fait état de plusieurs blessés, dont un parlementaire, tandis que le Syndicat national de la presse a dénoncé sur Twitter des agressions et des vols de matériel dont auraient été victimes des journalistes. En dépit du guet-apens maduriste (du président Nicolas Maduro, ndlr), nous sommes parvenus à consigner la demande au CNE de remise des documents pour débuter le recueil des signatures destinées à activer le référendum, a écrit sur Twitter Jesus Chuo Torrealba, le secrétaire de la Table de l'unité démocratique (MUD), qui a remporté les élections législatives de décembre. Par ailleurs, une mobilisation des chavistes demandant au président vénézuélien Nicolas Maduro de bloquer la loi d'amnistie pour les prisonniers politiques, adoptée fin mars par le Parlement contrôlé par l'opposition, se déroulait en parallèle dans le calme. Les chavistes considèrent que l'application de cette loi d'amnistie laisserait impunies des violations des droits de l'Homme. Ils entendaient donc manifester jeudi matin, alors que le président a jusqu'à vendredi pour promulguer la loi, adoptée fin mars par les parlementaires, ou la renvoyer devant le Tribunal suprême de justice (TSJ), la plus haute autorité judiciaire du pays, réputé proche du pouvoir. La loi prévoit la libération de 76 prisonniers politiques ainsi que l'amnistie de centaines de Vénézuéliens persécutés et exilés en raison de leur opposition au pouvoir chaviste, qui dirige le Venezuela depuis 17 ans, selon les députés anti-chavistes. Le vote de cette loi d'amnistie intervient deux ans après l'arrestation de l'opposant Leopoldo Lopez, condamné en septembre à près de 14 ans de prison pour incitation à la violence lors des manifestations de 2014 (43 morts selon le bilan officiel).
Invalider la loi d'amnistie d'opposants emprisonnés Le président du Venezuela Nicolas Maduro a demandé jeudi à la cour suprême, réputée proche du pouvoir, d'invalider la loi d'amnistie pour les prisonniers politiques, votée fin mars par le Parlement contrôlé par l'opposition. Devant les milliers de partisans qui défilaient pour lui demander de bloquer la loi, il a déclaré avoir demandé à la chambre constitutionnelle (de la cour suprême) qu'elle déclare inconstitutionnelle la loi d'amnistie criminelle. Les chavistes considèrent que l'application de cette loi d'amnistie laisserait impunies des violations des droits de l'Homme. Le président avait jusqu'à vendredi pour promulguer la loi, adoptée fin mars par les parlementaires, ou la renvoyer devant le Tribunal suprême de justice (TSJ ou cour suprême), la plus haute autorité judiciaire du pays. La loi prévoit la libération de 76 prisonniers politiques ainsi que l'amnistie de centaines de Vénézuéliens persécutés et exilés en raison de leur opposition au pouvoir chaviste, qui dirige le Venezuela depuis 17 ans, selon les députés anti-chavistes. Le vote de cette loi d'amnistie intervient deux ans après l'arrestation de l'opposant Leopoldo Lopez, condamné en septembre à près de 14 ans de prison pour incitation à la violence lors des manifestations de 2014 (43 morts selon le bilan officiel).