L'engagement constant et soutenu de l'Algérie en faveur d'une issue politique au conflit libyen recueille finalement l'unanimité au sein des instances internationales et parmi les pays directement concernés. Les Etats voisins de la Libye, réunis le 21 janvier dernier au Caire, ont salué «les efforts consentis par l'Algérie et ses démarches visant à rapprocher les vues entre les belligérants libyens pour parvenir à un règlement politique dans le cadre du processus onusien, à la faveur du dialogue inter-libyen et de la réconciliation nationale», est-il écrit dans la déclaration finale de cette rencontre. La veille de l'ouverture du 28e Sommet de l'Union africaine (UA), qui se tient aujourd'hui et demain à Addis-Abeba, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a également eu de fructueux entretiens à ce propos avec le président du Congo, Denis Sassou Nguessou, en sa qualité de président du Haut Comité de l'UA sur la Libye. L'UA, comme l'Algérie, s'est résolument engagée pour un règlement politique du problème, dès le début de la crise en 2011. Le chef d'Etat congolais a d'ailleurs fait part de son «appréciation personnelle et celle du Comité quant au rôle important joué par l'Algérie». Cette vision pratique et éclairée de la situation bénéficie, désormais, de l'appui actif des principaux pays voisins. Initiative qui bénéficie, par ailleurs, de l'appui de l'ONU et de son Conseil de sécurité. Après une série de consultations bilatérales et multilatérales, la Tunisie et l'Egypte, pareillement impactées par l'effondrement de l'Etat libyen, coordonnent leur efforts avec Alger pour une solution concertée et pacifique à la guerre fratricide qui ronge ce pays frère. Une initiative commune des trois pays visant à «éteindre rapidement le brasier libyen» est en phase de maturation, a révélé récemment le président du mouvement islamiste tunisien Ennahda, au lendemain de son entretien avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Rached Ghannouchi, résumant la détermination qui anime les promoteurs de cette solution, a indiqué que «cette initiative commune peut-être la solution à la crise, car c'est la première fois que les trois pays coordonnent leurs efforts dans ce sens. Avec la volonté commune il est possible d'atteindre la concorde civile et la paix en Libye». En dépit des nombreuses intrusions étrangères dans ce dossier, l'Algérie et ses deux partenaires ont les moyens de peser lourdement sur les frères ennemis libyens pour les accompagner sérieusement dans la recherche d'un compromis qui mettrait fin à l'effusion de sang et à la destruction systématique de leur pays. Inutile de souligner que la véritable solution de cet épineux problème est du ressort exclusif des libyens eux-mêmes. L'ONU, l'UA, les grandes puissances et les pays voisins devraient, en principe, conjuguer leurs efforts dans ce sens dans l'objectif de faciliter la résolution de ce conflit meurtrier qui menace de déborder sur l'ensemble de la région avec de fâcheuses conséquences pour le monde entier. Un heureux consensus se dégage présentement dans cette direction. Le salut réside, donc, dans le dialogue inclusif inter-libyen. C'est l'unique solution qui va dans le sens de l'histoire. Aucune autre issue n'est viable. Les courants politiques libyens et les différentes milices qui s'y entre-tuent, après six années de guerre et de dévastations inutiles, réalisent l'ampleur du gâchis et l'inanité de la violence. Ils ont compris que l'intervention agressive de l'Otan et les interférences intéressées des monarchies du Golfe n'ont rien arrangé au triste sort réservé à leur peuple. Une lueur d'espoir pointe, effectivement, à l'horizon. K. A.