ABEBA - Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat a plaidé dimanche à Addis-Abeba pour l'accélération du processus de négociation entre les parties libyennes, soutenant que seul le dialogue politique et des négociations loyales conduiraient à la résolution de la crise libyenne. "Tout retard dans le retour à la table des négociations se traduira par la dilapidation des avancées déjà réalisés dans la lutte contre le terrorisme, l'aggravation de la situation humanitaire et un plus grand affaiblissement des institutions et des services des pays", a dit M. Moussa Faki, dans son allocution lors de la réunion du Comité de Haut niveau de l'UA présidé par le Président de la République du Congo, Denis Sassou Nguessou. Cette réunion tenue en marge des travaux de la 31e session du conseil exécutif de l'UA à laquelle a pris part le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, était l'occasion pour le président de la Commission de l'UA de réitérer la position africaine concernant le conflit dans "ce pays frère" qui demeure constante, remerciant le président du Comité, d'avoir pris l'initiative de la réunion opportune sur la situation en Libye, a la veille du Sommet de l'UA prévu lundi et mardi. L'UA a constamment souligné le fait que "seul le dialogue politique et des négociations loyales conduiraient à la résolution de l'impasse politique et permettrait une solution durable à la crise libyenne" , a-t-il expliqué, indiquant que " l'UA se doit de veiller à ce que tous les efforts qui ont été investis à ce jour pour parvenir à l'accord politique puissent continuer à contribuer au renforcement d'une plus grande confiance entre les parties". Le président de la Commission africaine a relevé que les questions qui divisent les différentes parties prenantes libyennes sont en fait relativement minimes, et c'est pour cette raison, souligne M. Moussa Faki que " l'UA a souligné à nos frères libyens l'impératif de créer l'environnement politique nécessaire à travers notre initiative pour un dialogue politique inclusif et une réconciliation nationale". Il a été également souligné aux parties prenantes libyennes que toute tentative de privilégier une solution militaire à la crise compliquerait les efforts pour établir une force de sécurité nationale intégrée et centralisée, laissant ainsi l'espace aux milices pour dicter les termes des négociations politiques, a-t-il mis en garde. C'est également le sens du message transmis aux parties prenantes libyennes par les pays voisins de la Libye, lors de leur dernière réunion tenue le 8 mai à Alger, a soutenu M. Moussa Faki, expliquant qu' ils ont souligné collectivement la nécessité d'appuyer le processus politique et d'encourager les parties libyennes à honorer leurs engagements de manière consensuelle et sans interférences extérieures. Le président de la Commission de l'UA a noté qu'"il était également vital que la communauté internationale toute entière adresse le même message de détermination et de fermeté en vue de surmonter cette période tragique de l'histoire de ce pays frère". "L'impasse politique, la difficulté pour le Gouvernement d'union nationale libyen d'instaurer son autorité sur les nombreux centres de pouvoir concurrents contribuent à la prolifération de milices indépendantes, agissant en toute impunité et amplifiant l'ampleur de la violence contre les civils innocents", a-t-il conclu.