La hausse des prix du pétrole semble relever désormais d'une tendance haussière qui apparaît s'inscrire elle-même dans la durée. Les prix du pétrole poursuivaient donc leur progression jeudi, soutenus par la baisse du dollar et par les réductions réelles de production des pays de l'Opep. Le baril de Brent de la mer du Nord, référence du Sahara Blend algérien, pour livraison en avril valait 57,21 dollars à Londres. Les cours de l'or noir enregistraient ainsi une troisième séance de hausse consécutive, se rapprochant de leurs plus hauts de l'année atteints début janvier. Les cours de pétrole profitaient ainsi pour partie du recul du dollar, affecté notamment par la prudence de la Réserve fédérale américaine qui n'a pas confirmé une hausse de son taux directeur pour les prochains mois. Les marchés scrutaient par ailleurs les données sur la production des membres de l'Opep et leurs partenaires extérieurs, qui se sont engagés à réduire substantiellement leur pompage dans l'objectif de permettre aux prix de retrouver l'équilibre nécessaire. Notons à ce propos, la satisfaction de nombre d'analystes qui ont souligné la discipline observée par les pays de l'Opep qui donnent la nette impression de tenir leurs engagements affichés depuis l'Accord d'Alger de septembre 2016. Selon leurs estimations, la production de l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial, a reculé à 10,1 mbj et celle de l'Irak à 4,4 mbj. Cette satisfaction est cependant modérée par une certaine prudence motivée par l'attitude des producteurs hors Opep qui rend le tableau moins clair. Ces pays, Russie en tête, ont, rappelle-t-on, promis de participer à la baisse à travers une diminution graduelle de leurs extractions. La tendance à la hausse est également enregistrée à New York, soutenue par le dollar en baisse et un regain de tension politique entre l'Iran et les Etats-Unis post Obama. Le WTI, faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du New York Mercantile Exchange, la bourse spécialisée dans l'énergie, prenait pour sa part 19 cents à 54,07 dollars sur le contrat pour livraison en mars. Mais ce marché est influencé par un sentiment d'inquiétude suscité par la rhétorique belliqueuse du président Donald Trump à l'égard de l'Iran. Le successeur de Barack Obama a en effet menacé Téhéran jeudi après un récent tir de missile iranien, une action encouragée, de son point de vue, par le «désastreux» accord international sur le nucléaire iranien. Ce compromis avait ouvert la voie à la levée d'une grande partie des sanctions économiques, permettant aux exportations pétrolières et gazières du pays de doubler pratiquement. Le sentiment d'appréhension est d'autant plus justifié que les déclarations hostiles de Donald Trump font grimper la prime de risque géopolitique. N. K.