«Le rendez-vous électoral, qui permet de confronter les différents programmes politiques et de tester notre popularité, peut être l'occasion d'impulser une dynamique de changement à la vie politique et institutionnelle», estime le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas. Par contre, «la surmédiatisation de la Haute instance de surveillance des élections, dont le président a été de surcroît installé en violation de la loi jette plus de discrédit à cette structure qu'elle ne rassure les électeurs sur un processus déjà décrié parce que organisé par un pouvoir exécutif qui affiche son mépris de l'opposition», nuancera-t-il dans son allocution à l'ouverture des travaux du conseil national du parti, tenu hier à Alger. La structure chargée de cette organisation, rappelle-t-il, à savoir le ministère de l'Intérieur, qui est «incapable» de donner suite à de simples courriers de demande d'information de la part de structures politiques ou sociales pourtant légales, n'augure pas de transparence et de neutralité dans la compétition électorale, «fait aggravant», lâche le patron du RCD. «Ces pratiques qui démobilisent les citoyens, ne constituent pas uniquement un déni de souveraineté mais à force de les répéter elles font désormais peser à la fois des dangers pour la stabilité et pour la paix en général», avertit M. Belabbas. Pour faire face à ce risque de démobilisation des électeurs et afin de gagner la confiance des algériens, le RCD décomplexe le débat sur la participation de l'opposition aux joutes nationales, rappelle ses motivations et ambitions et dévoile sa stratégie de campagne qui sera menée «sur un programme et des propositions claires, assumées et réalisables». «C'est pourquoi le RCD ne fera pas de campagne sur des slogans creux. Il n'abusera pas le citoyen sur une fallacieuse réconciliation nationale qui a bâillonné les victimes et meurtrie les mémoires […]. Pour nous, la réconciliation nationale prend appui sur la conférence de Mazafran du 10 juin 2014. Le RCD ne tentera pas de tromper les citoyens sur de supposés complots de l'étranger. Ces derniers, quand ils existent, sont souvent nourris par le refus des régimes totalitaires de reconnaitre à des pans de la société le droit de vivre dans la dignité, par l'autoritarisme, l'abus de pouvoir et notamment par le monopole politique à travers des fraudes électorales récurrentes», a-t-il promis. Concernant la situation politique et économique du pays, le RCD estime que la crise «ne cesse de s'amplifier» et «elle est porteuse de désordre et d'anarchie. Elle fait peser une lourde menace sur notre vivre ensemble jusqu'à notre souveraineté. La gravité de la situation économique doit nous inquiéter au plus haut point. Tous les clignotants sont au rouge. Le rétablissement des agrégats macro économiques exhibés comme un butin de guerre lors du pétrole à 120 dollars est désormais illusoire. Les déficits s'aggravent. La précarisation et le chômage s'installent. La pauvreté pointe dans de nombreux villages et quartiers. Les dernières intempéries ont révélé l'ampleur de la fragilité de nombreuses couches sociales». A. B.