Photo : Riad à la rentrée universitaire 2008/2009, pas moins de 110 167 étudiants se sont inscrits au niveau de tous les centres universitaires du pays. Selon les chiffres fournis par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, 42,93% de ces étudiants ont été affectés au système LMD (Licence-Master-Doctorat). Toutefois, suite à une virée sur les campus, nous avons remarqué que beaucoup de ces étudiants ont été «parachutés» dans les filières LMD. De nombreux recours ont été déposés au début de l'année universitaire, créant ainsi un sentiment de malaise général dans nos universités. En réalité, peu d'étudiants ont choisi les filières LMD. «On nous a imposé de force ce système auquel nous ne comprenons rien. Le système LMD contient des programmes chargés et spécialisés qui nous empêchent d'être polyvalents à la fin de notre cursus», grogne de son côté Hanane, 23 ans, qui a testé durant deux ans ce système en biologie à l'USTHB de Bab Ezzouar. «Franchement, je ne comprend rien à ce système. Dans mon groupe de TD, on est plus de 30 personnes. On nous oblige à étudier en suivant une cadence d'enfer, mais le problème, c'est que les professeurs eux-mêmes ne sont pas préparés pour appliquer ce système. En plus, on nous dispense des études d'ingénieur dans une période très courte. Pour certains modules, qu'on étudiait en une année dans l'ancien système, en LMD nous sommes obligés de les boucler en un seul semestre ! Pour les TP, nous ne disposons même pas du matériel adéquat. Dans les labos, le matériel de recherche date des années 1980. Pour le module de programmation en informatique, les examens se font sur papier ! Vous trouverez cela normal ?» s'interroge de son côté Meriem, étudiante à l'USTHB de Bab Ezzouar, qui avoue ne pas comprendre en quoi le système LMD a modernisé l'université. Quant à Amina, étudiante en 1re année de médecine, elle a tout fait pour suivre ses études dans le système classique. «Je ne reproche rien à la formation que mon père et mes deux frères ont reçue au sein de l'université algérienne pour que je change de système aujourd'hui», a-t-elle souligné. «Au lieu de nous imposer des réformes importées d'Europe, ils devraient nous procurer des emplois pour nous épargner le chômage. De toute façon, on ne peut appliquer ce système comme il est appliqué en Europe. Car là-bas, ils ont des moyens et de gros budgets», rappelle-t-elle. «Je suis en 5ème année et je n'ai même pas encore préparé mon mémoire, que ce soit la partie bibliographique ou théorique. C'est le cas d'ailleurs de toute ma promotion. Le programme est tellement chargé avec des exposés, des travaux dans des labos qui manquent de tout, que nous ne voyons plus comment nous en sortir. Et les professeurs nous avouent aussi leur totale incompréhension», confie Samir pour lequel le LMD rime désormais avec cauchemar. Lui, comme beaucoup d'autres de ses camarades, ne cachent plus leur inquiétude et leur angoisse.