De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Le directeur de l'éducation nationale de la wilaya d'Oran a annoncé la tenue d'une importante manifestation nationale. Ainsi, Oran accueillera la conférence nationale sur le thème de la violence dans les écoles. C'est le ministre de l'Education nationale qui l'a déclaré dimanche dernier au cours d'une conférence de presse tenue à Alger. Il sera relayé par le directeur de l'académie sans pour autant fixer une date. «Nous allons l'organiser dans les jours à venir […] Aucune date n'a été retenue pour le moment», dira-t-il à la presse locale. Il s'agit là, en fait, d'un accord de principe que le ministre de tutelle a concédé face à l'urgence de la situation et à la gravité du moment. Cela même s'il lâche dans le sillage que «ce n'est pas un phénomène particulier à l'Algérie. D'autres pays vivent les mêmes problèmes», lancera-t-il. Seul contraste avec ces pays, le phénomène des tueries dans les espaces scolaires et universitaires est un fléau nouveau pour les Algériens. Il faut noter que la violence dans le milieu scolaire est un phénomène latent, mais bien présent depuis des décennies. L'assassinat de deux élèves survenu dans ou devant les enceintes des établissements scolaires a mis en émoi la communauté éducative et jeté dans l'embarras les responsables locaux et centraux du secteur. Une telle réalité ne peut pas laisser de marbre qui que ce soit. Ainsi, on se réveille avec l'amère réalité d'une école vouée de plus en plus à la violence face à une déliquescence et à un laxisme des structures censées jouer un rôle dans ce sens. Ainsi, la succession des événements du week-end dernier a finalement dicté cette démarche au premier responsable du secteur. Paradoxalement, ce n'est pas le premier meurtre perpétré dans cette école située dans le quartier difficile des Amandiers. L'écolier en question souffrait de graves problèmes liés à sa scolarisation et à sa vie de famille. Autant de problèmes que l'école pouvait régler de manière sereine. Mais, elle ne l'a pas fait. Tout comme l'élève qui a poignardé un jeune à sa sortie d'école il y a quelques mois. La défaillance de l'encadrement de l'école, la défectuosité de l'association des parents d'élèves, l'absence de cellules d'écoute d'élèves en difficulté, la défaillance des agents chargés du gardiennage et de la sécurité, etc. sont autant de facteurs ayant concouru à ce genre de dérapages. Chaque année, les statistiques des services de sécurité mettent en évidence la progression des délits de la petite et grande délinquance dans lesquels sont de plus en plus impliqués des élèves, notamment des filles. De telles révélations devaient alerter plus d'un parmi les responsables du secteur. Et dire qu'il a fallu trois morts pour annoncer la tenue d'une conférence nationale autour de ce nouveau fléau national. Espérons seulement que ces résultats seront plus pragmatiques et rigoureux.