Peu d'engouement pour le mouvement de grève auquel a appelé le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) qui, cette fois-ci, fait cavalier seul pour faire valoir les revendications du corps médical. Les mêmes revendications reviennent depuis des années, à quelques changements près. Ainsi, ni à Alger ni ailleurs dans les wilayas de l'intérieur du pays, le mouvement de grève n'a fait de bruit, contrairement aux précédentes actions de protestation qui ont, plusieurs fois, paralysé les établissements de santé. Dans certains hôpitaux et polycliniques, l'on n'entend même pas parler du mouvement. «La grève ? Non. Il n'y a rien», «Les médecins travaillent», «Les services fonctionnent normalement»… «Il paraît que le syndicat a décidé de suspendre la grève pour la reprendre après les élections», telles étaient les avis de quelques médecins et autres travailleurs du secteur de la santé, interrogés au sujet de leur adhésion au mouvement. Le suivi de la grève est encore plus faible, pour ne pas dire carrément nul dans les CHU où les spécialistes et les hospitalo-universitaires assurent la grande partie de l'activité médicale. En somme, la grève est faiblement suivie par les praticiens dans les établissements de la santé publique à travers tout le pays. Du moins pour son premier jour. Cela est-il dû à une défaillance dans la communication ou le problème se situe-t-il ailleurs? Contacté par téléphone, le porte-parole du SNPSP, le Dr Lyes Merabet assure que la grève est bel et bien maintenue pour une durée illimitée. Le représentant du SNPSP estime le taux de suivi du mouvement s'élève à 78% à l'échelle nationale et à 70% au niveau d'Alger. Signalons que la chambre administrative près la cour d'Alger, statuant en référé, a ordonné, hier, l'arrêt de la grève. Pour rappel, les praticiens de la santé publique revendiquent une augmentation conséquence des salaires, en adéquation avec l'augmentation des prix des produits de large consommation, la révision du statut particulier… et l'ouverture d'un dialogue sérieux et responsable avec les représentants du gouvernement, à leur tête le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. K. M