C'est désolant. Voire décevant. Constantine, une ville, aux multiples sites et vestiges ne parvient toujours pas à capitaliser cet héritage et le traduire en plus-value. Les promesses locales s'alternent au sujet de la promotion du tourisme culturel. Ni les salons destinés à l'artisanat, au patrimoine, à la musique du Maâlouf, encore moins la manifestation de CCCA-2015 avec ses diverses réalisations infrastructurelles n'a pu amorcer le déclic escompté pour comptabiliser une activité touristique prospère. Même périodique. Les visiteurs ne se bousculent pas au seuil des musées et sites patrimoniaux. La cité est profusément postée sur le web avec des photos d'antan et d'aujourd'hui. Et des prises aériennes époustouflantes ! Une richesse inestimable invitant au voyage. Le clin d'œil à l'égard de la capitale de l'est reste furtif. Souvent sanctionné par un simple clic. Virtuel. Tiddis, le musée national Cirta, le palais du bey, la médina, les gorges du Rhumel, les ponts suspendus, le monument aux morts… Constantine demeure aussi une méga partition de musique andalouse, d'art culinaire, d'habits traditionnels. Un potentiel inestimable sans attirer âme. Difficile reconversion. «Tant que la concertation reste unilatérale et excluant les spécialistes, le tourisme culturel patinera …», déplorent des citoyens accostés. «Il faudra aussi apporter une vision fraîche à la promotion du tourisme culturel à l'échelle régionale. Cela passera par un changement de mentalité à tous les niveaux (office culturel et société civile en particulier). C'est un facteur important à faire valoir si la ville aspire à être foulée à longueur d'année», ajouteront-ils. Les orientations des pouvoirs publics centraux émises lors des antérieures réunions sur la nécessité de se créer des revenus tirés des spécificités de chaque ville peinent à se matérialiser. La prise en main du domaine bat de l'aile. D'autant que l'habitude et surtout le cachet protocolaire auront dominé sur l'imagination et l'initiative. Preuve en est, les directions du tourisme et de la culture activent sans véritable annexion qui pourrait générer une feuille de route fructueuse. Ces deux secteurs constituent de par leur synergie un plateau prometteur pour booster le tourisme avec toutes ses formes, à l'échelle régionale. La problématique d'ego chez quelques gestionnaires régit «inconsciemment» la plupart des esquisses à Constantine au détriment des fins ambitionnées. Les spécialistes ne cessent d'attirer l'attention sur les mutations perçues en matière de tourisme culturel. «C'est une ressource avérée pour la trésorerie locale ou nationale», insistent-ils. Aucun sou n'en est rigoureusement pesant dans les multiples sites culturels à Constantine. Les tarifs, dérisoires, appliqués à la visite Musée et au palais du bey illustre le mince volume des fréquentations. Les maigres statistiques élaborées annuellement par l'office concernant l'occupation des hôtels viennent à leur tour mettre à nu les plans désuets quand il s'agit de rénover les perspectives de développement touristique dans cette ville. Constantine est-elle affectée d'une crise d'idée et d'imagination en la matière. Absolument, certifient quelques acteurs locaux : «Le tourisme, en général, qui est devenu une bouée de sauvetage économique pour la majorité des pays en plein essor, peine à récolter des recettes modestes dans l'Algérie profonde, dont Constantine». Certains spécialistes appellent carrément à des ateliers associant professionnels et associations pour établir à moyen et à long terme un carnet de bord consignant en amont toutes les capacités de la ville avant de projeter des échanges inter wilayas par le truchement des agences de voyages versées dans le domaine. Le visiteur international arrivera assurément une fois le chemin des touristes est jalonné à l'intérieur. Et les artisans affichant fièrement les legs de leur contrée.