Prestation médiocre. «C'est moi qui décide de l'itinéraire et du tarif de la course.» Cette formule inélégante et acerbe est servie à l'usager au quotidien par la majorité des chauffeurs de taxi desservant le secteur urbain de Constantine. Prestation médiocre. «C'est moi qui décide de l'itinéraire et du tarif de la course.» Cette formule inélégante et acerbe est servie à l'usager au quotidien par la majorité des chauffeurs de taxi desservant le secteur urbain de Constantine. «Ces nouveaux ont souillé la profession. Ils sont dépourvus de la moindre expression de politesse envers le client», lâche un ancien conducteur. «La faute incombe aux gestionnaires. Au lieu de bien filtrer avant d'octroyer des quitus, des commissions se montrent souvent perméables à cause de la situation sociale des souscripteurs. Pourtant, le cahier des charges et la loi sont assez clairs», a-t-il renchéri. Le bilan inhérent à «la mauvaise conduite» révèle le malaise comportemental assorti d'une mauvaise humeur sanctionnant les transports en commun. Plus de 400 procès-verbaux sont établis chaque mois. Ils sont liés le plus souvent à cette indélicatesse de prestation et de manque d'hygiène dénoncés par les citoyens. Ils sont plus de 3 000 taxis à desservir les divers secteurs urbains du chef-lieu. A cela s'ajoute un nombre inconnu de taxis clandestins toutes marques confondues, pointant aux horaires de pointe lorsque les services autorisés font monter les enchères. Il en va des nouvelles séries et des anciennes. Un parc aussi hétéroclite qu'anarchique pollue la ville avec la circulation du microbus, et une gestion impuissante des pouvoirs publics. Le parc roulant aurait entièrement fait peau neuve si les mesures antérieures avaient été appliquées. L'opération de renouvellement des véhicules dans le transport en commun privé entamé en 2011 a atteint 50% associé à des autobus n'excédant pas les 12 ans d'existence. Cette mue est cependant restée à mi-chemin et des carcasses circulent toujours en plein centre-ville. Des conventions paraphées en 2013 entre opérateurs et concessionnaires avec la contribution de la tutelle ont patiné faute de moyens financiers. La réticence des banques à entrer en jeu aura retardé le balayage total des tacots. «Le retour vers le marché d'occasion viendrait à la rescousse du renouvèlement progressif du parc à condition que les opérateurs proposent des automobiles répondant aux normes», suggère un cadre à la direction locale. Et d'ajouter : «Avec la crise financière actuelle, il reste difficile de renouveler le parc avec de nouvelles voitures. D'autant que les mesures n'obligent pas les prestataires d'acquérir des séries neuves». Vivant sa métamorphose démographique, et son statut de métropole qui se cherchent encore avec des défections en cascades faute d'une stratégie réfléchie impliquant de réels bureaux d'études, la capitale de l'est gère un grand héritage de son anarchie liée aux transports. Le panorama du domaine aura été embelli ces dernières années par le téléphérique et le tramway. Deux moyens facilitant le déplacement des usagers des deux rives de Constantine. En plus, leurs énergies restent propres. Un pas de modernisation a retenti dans la cité millénaire en air et sur rails. Les citoyens en sont satisfaits et bien servis, même si parfois les cabines suspendues enregistrent de longues séances de maintenance (comme c'est le cas pour celui des autres villes qui en disposent), après quelques défaillances techniques, approuvées par le ministère du secteur. Taxis réglementés, bus ou clandestins s'entremêlent chaque jour dans des circuits de fouillis. La direction des transports se targue de son plan qui «est tracé en prenant en compte des paramètres significatifs telles les destinations assez empruntées par les usagers». Elle devrait veiller davantage sur la bonne tenue des transports. Lorsque la vétusté des véhicules s'allie à l'inélégance de leurs exploitants, la facture s'avère plus que salée, nauséabonde ! N. H.