Pour ceux qui auraient oublié que l'actuelle élection présidentielle française se déroule dans un pays en état d'urgence en raison des menaces terroristes, les faits de ces derniers jours, plus particulièrement celui intervenu hier matin à Marseille, sont venus leur rappeler la dure réalité de la conjoncture sécuritaire qui impose la plus grande de vigilance. Pour ceux qui auraient oublié que l'actuelle élection présidentielle française se déroule dans un pays en état d'urgence en raison des menaces terroristes, les faits de ces derniers jours, plus particulièrement celui intervenu hier matin à Marseille, sont venus leur rappeler la dure réalité de la conjoncture sécuritaire qui impose la plus grande de vigilance. Dès dimanche dernier, l'hebdomadaire parisien le JDD, révélait que la Direction générale de la sécurité intérieure (Dgsi) a informé les principaux candidats à la magistrature suprême qu'il existait une «menace précise sur leur sécurité ou celle de leur QG de campagne». La Dgsi aurait alors «pris soin de faire parvenir des notes détaillées aux services de police en charge de la protection des candidats», alors que le parquet de Paris, considérant cette menace «sérieuse et imminente», a ouvert une enquête préliminaire. La menace terroriste était donc sérieuse pour que la Dgsi et la justice agissent ainsi. Hier, dans une interview donnée au site internet du JDD, le ministre de l'Intérieur, Matthias Fekl, a révélé que «19 interpellations antiterroristes ont ainsi eu lieu en mars » et qu'«aucune menace n'est écartée». Il a assuré que jusqu'à dimanche prochain et ensuite jusqu'au second tour du scrutin, «67 000 bureaux de vote seront ouverts» sous la sécurité de 50 000 policiers et gendarmes, à quoi s'ajoutent quelques milliers de militaires de l'opération Sentinelle déployés à travers le pays dans le cadre de l'Etat d'urgence. Hier matin, les évènements ont pris une nouvelle tournure confirmant les craintes des services de sécurité qui étaient fondées sur des pistes sérieuses. C'est le ministre de l'Intérieur en personne qui est monté au créneau pour annoncer que deux individus qui s'apprêtaient à commettre un attentat «dans les prochains jours», «à la veille de l'élection présidentielle», ont été interpellés à Marseille entre 10 et 11h. Il s'agit de deux français, Mahieddine M., 30 ans, et Clément B., 24 ans, connus comme délinquants radicalisés islamistes ensemble en prison. Dans l'appartement où ils ont été appréhendés, les services de police ont trouvé un fusil-mitrailleur et des produits chimiques servant à fabriquer des explosifs. Ils ont également trouvé la photo dont une copie interceptée la semaine dernière avait donné l'alerte : le visage des présumés terroristes, un fusil-mitrailleur, une «Une» du journal Le Monde et en écriteau «La loi du talion». Le président Hollande a qualifié l'arrestation de Marseille de «prise remarquable» de deux personnes «qui vont maintenant être confrontées devant des juges et des policiers pour que nous sachions exactement quelles étaient leurs intentions». Cette question des intentions n'a pas encore trouvé de réponses. Est-ce les candidats à la présidentielle qui étaient visés ? C'est dès jeudi dernier que les services de sécurité ont commencé à alerter les équipes des candidats. Celles de Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont reçu les photos des suspects et celle de François Fillon a été avertie vendredi de «risques avérés». Est-ce leurs rassemblements et meetings qui étaient visés pour faire des carnages du style Bataclan ? Depuis quelques jours ces manifestations font l'objet de plus grandes mesures de sécurité, y compris la présence de tireurs d'élite et de membres du commando Raid. La question qui taraude et mobilise grandement les services de sécurité : Y-a-t-il d'autres commandos de «fous de dieu» qui se préparent à mener des actions terroristes pour déstabiliser l'élection présidentielle à quelques jours du premier tour du scrutin ? M. M