Le citoyen se désintéresse totalement de la campagne électorale Les Bouiris rejettent cette échéance qui, selon la majorité, reste une promotion sociale pour les postulants. Une semaine après son ouverture officielle, la campagne pour les élections du 29 novembre prochain ne semble intéresser personne. Même les passages de Belkhadem pour le FLN, de Laskri pour le FFS qui n'a pas drainé grande foule, ainsi que plusieurs secrétaires nationaux des autres partis en course, n 'ont pas pu sensibiliser les populations. Plusieurs formations ont, certes, préféré le travail de proximité, l'ambiance n'est vraiment pas aux élections. Les panneaux d'affichage installés pour la circonstance sont restés vides à quelques exceptions. Hormis le FLN et le RND qui avaient ouvert leurs locaux et installé officiellement leurs permanences, les autres formations ne sont pas encore lancées dans la «bataille» pour prétendre à la gestion des 47 APC et les 42 sièges de l'APW. Les meetings ne font pas le plein si on excepte celui de l'ex-parti unique où les organisateurs ont recouru au transport des populations depuis les autres communes vers la salle Ali- Zamoum. Du côté des permanences et à la différence des dernières législatives, les petits partis n'ont pas ouvert de permanences, fait qui a faussé les calculs des bailleurs privés qui ont mis, leurs garages à la disposition des candidats. La raison semble évidente. Les composantes de la majorité des listes sont peu convaincantes et rares sont les citoyens qui s'y intéressent. Les résultats des dernières législatives qui ont vu un ras-de-marée du FLN ont, semble-t-il, découragé les plus téméraires. «Les partis du pouvoir se partageront le gâteau et rien ne sert de se donner une peine inutile» nous affirmera un citoyen. Un autre fait est brandi par les citoyens pour rejeter ce qu'il qualifie de «simulacre démocratique» et suite à une lecture des résultats des législatives du 10 mai dernier. Cette lecture permet de tirer plusieurs enseignements. Unanimement, les citoyens pensent que l'Alliance verte, le parti de Djaballah et le FFS restent les trois grands perdants en atteignant des scores minimes derrière des listes indépendantes menées par des profanes de la politique. La hausse des prix des produits de consommation s'est encore invitée. Comme à chaque occasion, les commerçants revoient leurs prix à la hausse. Cette situation est saisie par bon nombre de citoyens qui ne voient aucune utilité à aller aux urnes pour améliorer la situation sociale de candidats qui ne sont là que pour leurs propres intérêts. «Je ne suis pas convaincu par les beaux discours de ces partis qui promettent élection après élection» s'indigne Aâmi Amar un sexagénaire qui survit grâce à une retraite qui ne suffit à rien. La laitue, jadis réservée aux lapins coûte 100 DA. La courgette, la carotte, l'oignon...dépassent les 50 DA/kg, la pomme de terre vacille entre 70 et 80 DA. «Si le pouvoir ne peut pas mettre fin aux spéculateurs, ne peut pas imposer la loi, à quoi serviront alors ces centaines de députés payés royalement qui, le temps d'un mandat, infiltreront les circuits pour avoir en plus l'argent, le pouvoir et l'immunité? Voilà pourquoi je n'irais pas voter» nous confie Kamel, gardien d'une école qui touche 12.000 DA par mois. Ainsi et en plus des arguments qu'avancent les Algériens, les Bouiris rejettent cette échéance qui, selon la majorité, reste une promotion sociale aux postulants. En marge, c'est surtout le climat qui inquiète les citoyens. Les dernières averses et même si elles n'étaient pas violentes ont réveillé le spectre d'il y a deux ans, quand Bouira a vécu d'importantes chutes de neige qui avaient bloqué l'ensemble du territoire de la wilaya.