Photo : M. Hacène La ville de Tizi Ouzou a connu une extension des plus anarchiques à la faveur des troubles sanglants qui ont frappé l'Algérie durant les années quatre-vingt-dix. Une anarchie, il faut le dire, entamée dans les années quatre-vingt avec la création de la nouvelle ville, cette cité dortoir bâtie sans respect des normes urbanistiques les plus basiques. De nombreux responsables des pouvoirs publics ont dénoncé, beaucoup plus tard, cet état de fait, en étalant leur volonté de changer de politique urbanistique et d'empêcher les dérives que la ville des genêts a subi auparavant. Sauf que la réalité est toute autre aujourd'hui et l'extension de Tizi-Ouzou continue de subir toutes sortes d'agressions. Et cette fois, c'est du côté nord-est de la ville que les choses se corsent avec la naissance, depuis quelques années déjà d'un petit lotissement, pas loin de la forêt de Harouza, vers le grand village de Redjaouna. En effet, les nouveaux habitants de ce lotissement qui souffrent déjà de l'état peu reluisant de la piste, observent, la mort dans l'âme, les dégradations que leur environnement subit depuis quelques semaines, en raison de quelques chantiers qui ne répondent pas aux normes urbanistiques. Eux qui investissent leur argent et même leur force physique pour construire des maisons individuelles, ont du voir arriver de gros engins, non loin de là, pour effectuer des terrassements en prévision de la réalisation de bâtiments qui vont ouvrir les portes à tous les abus que Tizi-Ouzou-ville et ses quartiers périphériques ont subi pendant des années. Les promoteurs de ce chantier, des particuliers, propriétaires de terrains qui ont fait du troc avec des entreprises de réalisation, ont lancé la grande opération de terrassement à l'entrée de la piste qui sert aux amateurs de footings et qui est parfois utilisée par les joueurs de la JSK pour leurs entraînements. Les rochers mis en miettes par les engins brise-roche seront jetés à quelques dizaines de mètres de là, sur le passage des eaux de montagne. Ce qui constitue déjà un danger permanent aux automobilistes qui ne connaissent pas l'endroit, puisque la piste a été élargie à cet endroit mais sans solide base et risque des éboulements à l'occasion de la saison hivernale et ses fortes pluies.Comment les promoteurs ont-ils eu l'autorisation de construire à cet endroit ? C'est ce que se demandent beaucoup de riverains et futurs riverains qui se trouvent en phase de construction de leurs maisons. Pourtant, l'endroit en question qui relève des prérogatives de la conservation des forêts d'un côté de la piste et de l'APC d'un autre est supposé être inconstructible. Les autorités attendent-elles le jour où ce sera trop tard pour agir, pour « dénoncer » une situation irréversible, comme cela est arrivé dans un passé trop récent pour qu'il soit oublié ? La « bétonisation » de différentes poches de la ville des genêts et de sa périphérie est encore dans les esprits, y compris des responsables des pouvoirs publics qui disent souffrir du manque de foncier pour la réalisation de logements. Les mêmes erreurs mènent vers les mêmes malheurs et demain, les autorités publiques à tous les niveaux ne pourront pas dire qu'elles ne savaient pas.