A l'image de toutes les wilayas de l'Algérie, Constantine vit son mois du patrimoine, depuis le 19 avril passé. Baptisé pour la circonstance «le patrimoine culturel : facteur de développement du territoire ou (valeur économique)», l'évènement répond à un thème élu à la mesure des nouveaux indicateurs économiques qu'édicte la conjoncture pécuniaire du pays. A l'image de toutes les wilayas de l'Algérie, Constantine vit son mois du patrimoine, depuis le 19 avril passé. Baptisé pour la circonstance «le patrimoine culturel : facteur de développement du territoire ou (valeur économique)», l'évènement répond à un thème élu à la mesure des nouveaux indicateurs économiques qu'édicte la conjoncture pécuniaire du pays. Un signal fort pour focaliser l'attention sur la nécessité de se pencher sur ce pan hétéroclite gorgé de diversité et de valeurs à «monnayer», dont l'exploitation contribuera d'une façon sensible à l'essor et au développement des régions. Rien n'est acquis. Les municipalités doivent mettre en relief les richesses naturelles de leurs sites en collaboration avec les offices et les associations versées dans le domaine. Aussi est-il impératif d'en relever les irrégularités en matière d'expansion. Au-delà des traditionnelles expositions, et effets folkloriques, retraçant les us et coutumes des villes, le mois du patrimoine devra être l'occasion de relancer concrètement les débats sur l'exploitation des ressources en vue d'un élan économique spécifique de chaque localité de l'Algérie profonde. Et d'apporter des mesures strictes au traitement des vestiges souffrant du laisser-aller et des latences dans leurs réhabilitations. Les exemples sont nombreux à Constantine. Deux espaces requièrent particulièrement restauration dès lors qu'ils constituent une valeur sûre pour la promotion du tourisme et pour le confort des caisses une fois la vitesse de croisière aura été atteinte. Le site de Tiddis, situé à Beni H'midane à 35 km de Constantine et la vieille ville au chef-lieu. De report à report, les réelles œuvres de réhabilitation piétinent malgré toutes les étapes administratives entérinées depuis des années. Parler de cet héritage renvoie à remettre sur la table des projets inhérents au domaine et qui sont jusqu'ici zappés ou approchés symptomatiquement pour emplir le menu. Sans omettre le tombeau Massinissa au Khroub. Constantine aura rafistolé quelques espaces pour le compte de CCCA-2015 et a raté de rendre à la cité millénaire son entité ancestrale. La tâche s'annonce ardue en ces temps de vaches maigres. Il faut surpasser les célébrations anodines qui abordent le sujet, aussi consistant que le patrimoine, d'une façon sommaire avec des programmes rabâchés sans grande innovation ou projection. En particulier quand il s'agit du patrimoine matériel de Constantine. Des associations ont montré leur limite, après des années d'engagement sur le terrain pour tirer la sonnette d'alarme et convoquer les pouvoirs publics. A Tiddis la ligue qui veille aux ruines n'aura cessé de tinter le glas du site. En vain. Alors que la médina se détériore de jour en jour sous des yeux insensibles. Le mois du patrimoine reste l'occasion par excellence de débattre des projets en suspens à défaut de les relancer illico. Les aspects folkloriques, vestimentaires, musicaux, culinaires… relevant du capital immatériel demeurent un acquis et maintiennent un tant soit peu leur essence à la faveur des initiatives émanant du mouvement associatif. Au fil des années des groupes se sont multipliés et veillent considérablement à ce type de legs. D'aucuns estiment que la valeur ajoutée se pompe des visites touristiques récurrentes dans les lieux chargés d'histoire et d'empreinte ancestrale. Constantine en est bien nantie, et vantée outrancièrement. La conciliation entre la prose étalée le long du mois et le geste salvateur à la pérennité des sites et vestiges tarde à voir le jour. Limiter le patrimoine à quelques distillations de fleurs d'oranger, de pas de danse et de dégustations, cela servirait beaucoup plus le côté festif que le zest de l'évènement. C'est à dire décortiquer le malaise pour se souscrire au «patrimoine culturel : facteur de développement du territoire». N. H.